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"Peu de progrès": Mickaëlle Paty regrette le manque de "prise de conscience" depuis l'assassinat de son frère

Mickaëlle Paty, la sœur de Samuel Paty, l'enseignant tué à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un terroriste islamiste, a pris la parole pour la première fois ce jeudi 28 mars sur BFMTV-RMC. Elle a donné de la voix pour l'école, dans un contexte de tensions.

Une première parole précieuse. Mickaëlle Paty, la sœur de Samuel Patty, le professeur d'histoire-géographie assassiné en octobre 2020 dans un attentat à Conflans-Sainte-Honorine, a pris la parole pour la première fois ce jeudi 28 mars sur BFMTV.

Les prises de parole médiatiques n'étaient pas sa "destinée". Mais elle a été poussée par "le peu de progrès, le peu de prise de conscience de ce qui est arrivé à (son) frère". Une première prise de parole se fait, aussi, dans le contexte de la démission du proviseur du Lycée Maurice-Ravel, menacé de mort après une altercation relative au port du voile.

Les mentalités ne sont toutefois pas restées figées. "Il y a une amélioration qui est visible depuis l'attentat de mon frère, il y a eu beaucoup de professeurs, de principal, de proviseurs qui ont eu leur vie mise en danger, avec une réaction assez rapide" de leur hiérarchie, note-t-elle. Mickaëlle Paty se réjouit de "l'indignation" régulière face aux menaces à l'encontre du personnel éducatif.

Pourquoi le proviseur du lycée Maurice Ravel quitte-t-il ses fonctions?
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Un "comportement attentiste" de l'État?

Assassinat de Samuel Paty, attentat d'Arras ayant mené à la mort de Dominique Bernard... L'école et ses symboles continuent d'être pris pour cible. Une menace insuffisamment considérée?

Mickaëlle Paty regrette un "comportement attentiste" de la part des pouvoirs publics. Ils auraient conscience d'une forme de danger pour les professeurs mais "attendent de voir s'il va y avoir un acte".

Dans le cas de son frère, "il était totalement évident qu'il aurait dû être mis en retrait, bénéficier d'une protection", appuie la sœur. Les premières alertes ont été "totalement ignorées" à l'époque.

Selon elle, rectorat et préfecture auraient dû prendre plus au sérieux les menaces visant le professeur d'histoire-géographie, après avoir montré des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.

Elle attend désormais la reconnaissance de la responsabilité de l'État. "Il faut prendre la mesure de ce qui est arrivé", appuie-t-elle, estimant qu'il ne s'agit pas d'une "fin en soi". Son but est plutôt d'analyser ce qu'il s'est passé, les rouages n'ayant pas fonctionné, pour cette issue tragique.

Tom Kerkour