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Pédocriminalité dans l'Église: le fonds d'indemnisation des victimes sera financé par la vente de "biens" ou un "emprunt"

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Eric de Moulins-Beaufort, lors de la remise du rapport Sauvé, le 5 octobre 2021 à Paris

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Eric de Moulins-Beaufort, lors de la remise du rapport Sauvé, le 5 octobre 2021 à Paris - THOMAS COEX © 2019 AFP

Une juriste, ancienne défenseure des enfants, dirigera une instance de "réparation" des violences sexuelles a également annoncé le président de la Conférence des évêques de France.

Un fonds d'indemnisation des victimes de pédocriminalité qui sera financé par les "biens" de l'Eglise ou un "emprunt", va être créé a annoncé le président de la Conférence des évêques de France ce lundi à l'occasion de l’Assemblée plénière de la Conférence des évêques de France réunie à Lourdes un mois après la publication du rapport choc de la commission Sauvé.

"Du mal a été commis, beaucoup de mal a été commis", a déclaré le président de la Conférence des évêques de France.

Une instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation instruira également les demandes des victimes de violences sexuelles. Elle va abonder ce fonds "autant qu'il est nécessaire" en vendant des biens mobiliers ou immobiliers dont dispose la Conférence des évêques de France a assuré Eric de Moulins-Beaufort.

L'instance sera dirigée par la juriste Marie Derain de Vaucresson, a annoncé le président de la Conférence des évêques de France. Marie Derain de Vaucresson, ancienne défenseure des enfants, constituera "son équipe à sa guise sur le modèle de la commission Sauvé", a-t-il précisé.

Des groupes de travail associant les victimes

Au total, quatre "mesures globales" avec "effet immédiat" ont été présentées par Eric de Moulins-Beaufort. Outre la création d'une instance nationale et d'un fonds d'indemnisation aux victimes, le président de la Conférence des évêques de France annonce l'envoi d'équipes d'évaluation de la mission de protection des mineurs incombant aux évêques, ainsi que la mise en place de groupes de travail sur le sujet des abus sexuels dans l'Eglise associant des victimes de prêtres.

Les 120 prélats réunis à Lourdes avaient déjà décidé vendredi dernier de "reconnaître la responsabilité institutionnelle de l'Église" dans les violences sexuelles subies par des milliers de victimes et la "dimension systémique" de ces crimes, selon leur représentant Eric de Moulins-Beaufort, suivant les recommandations du rapport Sauvé.

Selon le rapport issu des travaux de la commission sur les abus sexuels dans l'Église de France, quelque 216.000 personnes de plus de 18 ans ont fait l'objet de violences ou d'agressions sexuelles, quand elles étaient mineures, de la part de prêtres, diacres, religieux ou religieuses depuis 1950. La commission estime par ailleurs à environ 3000 le nombre de prédateurs impliqués en 70 ans.

J.D. avec AFP