BFMTV
Religions

Pédocriminalité: les évêques demandent au pape d'envoyer une personne de confiance pour les aider

Eric de Moulins-Beaufort lors de son discours de clôture.

Eric de Moulins-Beaufort lors de son discours de clôture. - Valentine Chapuis

Lors de son discours de clôture de l'assemblée plénière de la Conférence des évêques de France qu'il préside, monseigneur Eric de Moulins-Beaufort a annoncé qu'il demandait au pape de leur mandater une "personne de confiance" pour évaluer le traitement proposée par l'Eglise de France aux victimes d'actes de pédocriminalité en son sein.

Les évêques catholiques ont demandé au pape de les aider "en envoyant quelqu'un" de confiance "examiner" la manière dont ils traitent les personnes victimes de pédocriminalité, a annoncé lundi Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF). Il s'exprimait lors du discours de clôture de l'assemblée plénière de la CEF à Lourdes, lors de laquelle des décisions prises vendredi et des résolutions votées à huis clos lundi "marquent un pas décisif", a-t-il assuré.

"Nous avons décidé ensemble de demander au pape, puisque nous sommes nommés par lui, de venir à notre aide en envoyant quelqu'un, en qui il a confiance, examiner avec nous la manière dont nous avons traité et traitons les personnes victimes et leurs agresseurs", a-t-il déclaré devant un hémicycle de quelque 120 prélats.

Une partie de ce rendez-vous entamé mardi dernier était consacrée à la suite à donner au rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, qui a révélé l'ampleur de la pédocriminalité dans l'Eglise. "Nous transmettrons au Saint Père, après les avoir travaillées un peu, les recommandations de la Ciase, qui concernent l'Église universelle, en particulier concernant le droit canonique", a-t-il aussi ajouté.

"Un vaste programme de renouvellement"

Sans révéler la teneur des résolutions votées, Eric de Moulins-Beaufort a aussi annoncé que la CEF avait "décidé la constitution d'une série de groupes de travail chargés de réfléchir à des aspects différents de notre gouvernance diocésaine ou nationale et de nous faire des propositions concrètes". "Ces groupes, pilotés par une personne laïque", "rendront compte de leurs travaux en amont de chacune de nos assemblées plénières", a ajouté l'archevêque de Reims.

Selon lui, les résolutions "constituent un vaste programme de renouvellement de nos pratiques de gouvernance" dans l'Eglise de France. Le détail des résolutions doit être annoncé lors d'une conférence de presse à 14H00.

Vendredi, sous la pression du rapport Sauvé et des associations de victimes, les 120 évêques ont reconnu "la responsabilité" de l'Eglise catholique dans les crimes sexuels commis par des prêtres et religieux et leur dimension "systémique" depuis 1950. Monseigneur de Moulins-Beaufort avait alors souligné que "cette responsabilité entraîne un devoir de justice et de réparation". Ces deux derniers mots n'ont pas été prononcés lundi dans son discours de clôture. Le contenu d'un dispositif d'indemnisation financier a fait partie des questions travaillées par les évêques.

R.V. avec AFP