BFMTV
Société

Mort de Samuel Paty: sa soeur demande la reconnaissance de la responsabilité de l'État

Mickaëlle Paty, la soeur de Samuel, le 8 décembre 2023 à Paris

Mickaëlle Paty, la soeur de Samuel, le 8 décembre 2023 à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

L'avocate de Mickaëlle Paty, la soeur de l'enseignant égorgé en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a donné un délai de deux mois au gouvernement pour reconnaître la responsabilité de l'État dans l'assassinat terroriste.

Une démarche "symbolique" pour "rendre justice à la mémoire" de Samuel Paty et "éviter de nouveaux drames". La soeur de l'enseignant d'histoire-géographie, tué en octobre 2020 dans les Yvelines, a confié au Figaro ce mardi 19 mars avoir entamé des démarches pour que l'État reconnaisse sa responsabilité dans la mort de son frère.

Selon elle, rectorat et préfecture auraient dû prendre plus au sérieux les menaces visant le professeur après avoir montré des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.

"L'État doit faire amende honorable et effectuer un travail d'introspection sur la façon dont il a traité les offensives de déstabilisation de l'institution scolaire et du modèle républicain", a-t-elle expliqué.

Un délai de deux mois

Pour ce faire, l'avocate de Mickaëlle Paty, Me Carine Chaix, a envoyé un courrier aux ministres de l'Intérieur et de l'Éducation nationale leur donnant deux mois pour une reconnaissance officielle. Dans le cas contraire, elle portera l'affaire devant la justice administrative.

Story 5 : Paty, un assassinat qui aurait dû être évité – 16/10
Story 5 : Paty, un assassinat qui aurait dû être évité – 16/10
16:42

Dans le même temps, une plainte contre X a été déposée par l'ensemble de la famille de l'enseignant poursuivant personnellement les fonctionnaires. "Une multitude de fautes de l’administration" a mené selon eux à la mort de Samuel Paty.

Outre l'équipe pédagogique, Me Carine Chaix pointe la responsabilité "des services de renseignement et de la préfecture" qui n'ont pas protégé l'enseignant bien que "parfaitement alertés du niveau de gravité des menaces et de l'implication de la mouvance islamiste radicale".

Si elle obtient un dédommagement "symbolique" de l'État, Michaëlle Paty a annoncé à nos confrères qu'elle le reverserait à des associations de défense de la laïcité à l'école.

Théo Putavy