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Police-Justice

"La sanction n'est pas à la hauteur": l'avocate de la famille Paty déçue après les condamnations de six adolescents

Selon l'avocate de la famille du professeur, des "réponses ont manqué" pendant le procès des six adolescents impliqués dans la mort de Samuel Paty.

Après la condamnation de six adolescents impliqués dans la mort de Samuel Paty ce vendredi 8 décembre, l'avocate de la famille du professeur a dénoncé une "audience décevante" et estimé que les sanctions ne sont "pas à la hauteur".

"Je ne vois pas ce sursaut unanime de l'institution judiciaire, je ne vois pas cette révolte, je ne vois pas ce stop, je ne vois pas ce signal de dire 'attention on ne fait pas ça en France même si on est mineurs" a déclaré Virginie Le Roy devant la presse.

Elle a ajouté avoir trouvé l'audience "décevante". "Il y a eu des belles choses, mais il y a eu aussi beaucoup de déceptions. Des réponses ont manqué pour la famille. La sanction n'est pas à la hauteur", a-t-elle fini.

"En colère, déçus, très frustrés"

Sur le plateau de BFMTV, l'avocate a confirmé la réaction des parents et de l'une des soeurs de Samuel Paty à l'annonce des condamnations.

"Ils sont en colère, déçus, très frustrés" a-t-elle assuré, évoquant des débats "denses, intenses".

Virginie Leroy a précisé que la déception des proches du professeur se porte notamment sur la peine de "la lanceuse de fausse polémique", qui a été condamnée à 18 mois de prison de sursis probatoire.

Cette collégienne avait, à tort, soutenu que Samuel Paty avait demandé aux élèves musulmans de la classe de se signaler et de sortir de la classe avant de montrer les caricatures de Mahomet. Elle n'avait en réalité pas assisté à ce cours.

"Sans cette jeune fille, Samuel Paty ne serait pas mort, c'est une évidence", a lancé l'avocate.

Les mineurs vont pouvoir "tourner la page"

Même réaction du côté de l'avocat de la mère du fils de Samuel Paty. "Elle est consternée par la décision qui vient d'être rendue", a commenté Francis Szpiner devant la presse, avant d'ajouter: "Sans la mineure qui a menti et maintenu ses mensonges pendant une longue période, Samuel Paty n'aurait pas été tué.

Dylan Slama, l'avocat de l'un des mineurs condamnés, a de son côté dit que son client allait "pouvoir tourner la page, donc c'est positif", même s'il a reconnu qu'il était "difficile de parler de satisfaction" dans un "contexte aussi tragique".

Six adolescents condamnés

Des peines de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme, aménagés sous bracelet électronique, ont été prononcées vendredi à Paris à l'encontre de six ex-collégiens jugés pour leur implication dans l'assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune jihadiste en 2020.

Cinq des adolescents, âgés de 14 et 15 ans ont été condamnés pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées, pour avoir surveillé les abords du collège et désigné Samuel Paty à l'assaillant, contre rémunération. Une sixième adolescente, âgée de 13 ans au moment des faits, a été condamnée à 18 mois de sursis probatoire pour dénonciation calomnieuse.

Un deuxième procès aura lieu fin 2024 pour juger huit adultes accusés d'êtreimpliqués dans la mort du professeur.

Emilie Roussey