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"Ne pas baisser les yeux face aux terroristes islamistes": une place Samuel-Paty inaugurée à Cannes

Le lieu, situé devant le lycée Carnot, est voué à rendre hommage au professeur assassiné en 2020 et à mettre l'accent sur la nécessité de poursuivre la lutte contre l'obscurantisme.

La plaque n'a pas été apposée seule. Un portrait l'accompagne, suivi de ce message: "En mémoire d'un enseignant passionné, attaché à nos libertés fondamentales".

Ce lundi 29 janvier, la place située devant le lycée Carnot de Cannes, le plus important de la ville, a été rebaptisée au nom de Samuel Paty. Un hommage au professeur d'histoire-géographie, "victime du fanatisme islamiste, mort d'avoir fait son métier".

Voilà plus de trois ans que l'enseignant a été assassiné à la sortie du collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), des mains d'un terroriste qui lui reprochait d'avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet.

"C'est un peu sauver mon frère"

La cérémonie s'est tenue dans l'émotion, en présence d'élèves, mais aussi de Mickaëlle Paty, la sœur de l'enseignant. Durant sa prise de parole, cette dernière a longuement insisté sur la nécessité de poursuivre le combat contre l'obscurantisme.

Si elle a fait le déplacement jusque dans les Alpes-Maritimes, c'est parce qu'elle jugeait "important" de "rendre hommage à (son) frère" et de "montrer qu'on apporte tout notre soutien à tous nos professeurs ou tout membre d'un établissement scolaire qui pourrait être mis en difficulté en termes de liberté d'expression ou de laïcité".

"Quelque part, sauver l'école, sauver tous nos professeurs, c'est un peu sauver mon frère", a-t-elle ajouté face à la presse.

Une Marseillaise pour conclure la cérémonie

Au micro de BFMTV, David Lisnard, le maire Les Républicains (LR) de Cannes, a précisé les motivations de la municipalité derrière cet hommage.

"Le fait de dénommer un espace public très fréquenté, très emblématique à l'entrée de votre ville, c'est une volonté de ne pas baisser les yeux face aux terroristes islamistes et ceux qui veulent progressivement faire régresser la laïcité, la liberté d'expression et soumettre à des injonctions obscurantistes", déroule celui qui est aussi président de l'Association des maires de France.

L'édile a enfin adressé une pensée à Dominique Bernard, enseignant lui aussi victime du terrorisme islamiste à Arras (Pas-de-Calais) en octobre dernier.

La cérémonie d'inauguration s'est achevée par une Marseillaise, entonnée par une élève du lycée Carnot.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions