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Société

Méga-bassines: le "Convoi de l'eau" s'élance des Deux-Sèvres direction Paris ce vendredi

Une nouvelle mobilisation contre les projets de méga-bassines doit débuter ce vendredi. Lancé à l'appel de plusieurs collectifs, dont les Soulèvements de la Terre, le cortège s'élance des Deux-Sèvres pour une arrivée fin août à Paris.

Les anti-bassines de nouveau mobilisés. Un "convoi de l'eau" rassemblant les opposants aux bassines, ces réserves controversées destinées à l'irrigation agricole, s'élancent ce vendredi à partir de 14 heures depuis les Deux-Sèvres à l'initiative d'associations comme Bassines Non Merci, la Confédération paysanne ou les Soulèvements de la Terre, cinq mois après les violents affrontements survenus à Sainte-Soline.

Les militants ont prévu de sillonner les Deux-Sèvres, la Vienne, l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Loiret, avant de rejoindre Paris les 26 et 27 août prochains.

700 manifestants à vélo et des dizaines de tracteurs doivent notamment prendre la route depuis Lezay, une commune voisine de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Objectif, selon les organisateurs: dénoncer "l'accaparement de l'eau" et son financement public.

Plusieurs arrêts devant des projets agricoles contestés

Après les affrontements très médiatisés entre manifestants et forces de l'ordre en mars, avec deux militants un temps plongés dans le coma, les autorités ont prévu un important dispositif de sécurité, incluant la fermeture des routes à la circulation et l'utilisation de drones.

Selon une source sécuritaire, l'événement s'apparente à "un rendez-vous familial (...) plutôt qu'une véritable démonstration de force même si les organisateurs annoncent eux-mêmes quelques surprises".

Déclaré auprès des préfectures concernées, ce "convoi de l'eau" se veut "un joyeux cortège" qui s'arrêtera près de plusieurs projets agricoles contestés localement, promettent le collectif Bassines non merci et le syndicat agricole Confédération paysanne, qui le coorganisent.

Pas de logique d'affrontement avec les gendarmes au programme

Pour Julien Le Guet, le chef de file de Bassines non merci, le départ à Lezay permet d'approcher l'emblématique chantier de Sainte-Soline "pour voir son évolution", tout en restant dans "une logique de contournement" face aux gendarmes.

"On n'ira pas face à des barrages de gendarmes s'ils venaient à être établis", assure-t-il.

Le cortège prévoit, en plus de passer devant les méga-bassines de Sainte-Soline, de faire route par Orléans où siège l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne qui cofinance les chantiers de réserves d'irrigation. "C'est une occasion unique pour eux de geler tous les financements des projets de bassines", espère Julien Le Guet.

Les Soulèvements de la Terre présents

Les Soulèvements de la Terre, qui avaient coorganisé les dernières manifestations à Sainte-Soline, ont annoncé leur participation, après la suspension en justice de la dissolution du collectif prononcée par le gouvernement.

"Depuis Sainte-Soline, le gouvernement cherche à nous diviser, à nous démoraliser, à nous criminaliser", fustigent les organisateurs, faisant référence à la tentative de dissolution des Soulèvements de la Terre fin mars.

"Face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d'autant plus de sens", clame le "Convoi de l'eau" sur Telegram.

Juliette Desmonceaux avec AFP