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Police-Justice

Sainte-Soline: qui sont les deux manifestants toujours plongés dans le coma?

Serge D. et Mickaël B. ont tous deux été grièvement blessés samedi lors des violents affrontements qui ont opposés forces de l'ordre et opposants au projet de construction de méga-bassines dans les Deux-Sèvres.

Venues s'opposer à la construction de méga-bassines dans les Deux-Sèvres, plusieurs personnes ont été grièvement blessées samedi 25 avril à Sainte-Soline, après de violents affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants.

Du côté des policiers, le parquet a fait état d'une quarantaine de gendarmes blessés, dont deux qui ont été temporairement déclarées en urgence absolue. Du côté des manifestants, les autorités ont indiqué que trois manifestants avaient été grièvement blessés, quand les organisateurs en ont recensé une quarantaine.

Parmi ces derniers, deux hommes se trouvent toujours dans le coma. BFMTV a pu récolter plusieurs éléments sur ces deux militants, permettant notamment d'éclairer leur engagement et les précédentes actions auxquelles ils ont pris part.

Un militant de longue date toujours entre la vie et la mort

Le premier homme, Serge D., est celui dont l'état de santé est le plus préoccupant. Sa famille a indiqué au mouvement Les soulèvements de la Terre ce mercredi après-midi qu'il "est actuellement hospitalisé avec un 'pronostic vital engagé'".

Il a été touché samedi à la tête et son pronostic vital est toujours engagé. Originaire de Toulouse et âgé de 32 ans, il est fiché S par les renseignements - un élément qui n'a pas valeur de condamnation - pour son appartenance à "l'ultragauche".

Par le passé, il a pris part à diverses actions rattachées aux mouvances anticapitalistes et altermondialistes, comme l'opposition à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, et a également participé à des manifestations lors de l'organisation du G7 à Biarritz en 2019. Interrogé par BFMTV, Charles, un ami et voisin, décrit un trentenaire engagé.

"Dès qu'il peut, il va à la manif. À chaque fois qu'il peut, il y va. Il défend les vraies causes lui, ce n'est pas un vagabond, un voyou, un bandit", explique-t-il.

Charles évoque également un homme "sportif, vaillant, qui a le cœur sur la main". Par le passé, Serge D. a déjà fait deux mois de détention. BFMTV a également pu confirmer qu'il était le fils d'un anarchiste, possédant des liens avec la mouvance autonomiste basque.

Un second trentenaire grièvement blessé à la gorge

Mickaël B. est le second homme toujours placé dans le coma après les affrontements de samedi. Mais son état de santé s'améliore, puisqu'il n'est plus considéré comme étant entre la vie et la mort. Il a été touché à la gorge par un tir de LBD, et a dû subir une délicate opération du cerveau.

Âgé de 34 ans, il vit dans le Loir-et-Cher et a un fils de 11 ans. Il est connu des services de police pour vente de stupéfiants. Lui aussi est membre de l'ultragauche, mais sa mère, interrogée par BFMTV, a assuré lundi qu'il était "pacifiste".

"Ce qu'il aime c'est chanter avec les autres, soutenir. Il est pacifiste, ce n'est pas un black-bloc. C'est vraiment de la répression méchante, ils (la police, NDLR) étaient là juste pour cogner des manifestants", a-t-elle déclaré à notre micro.

Une plainte déposée par la famille de Serge D.

Après le dramatique bilan humain des manifestations de samedi, manifestants et pouvoirs publics continuent de se renvoyer la responsabilité.

Le ministère de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mardi au micro de l'Assemblée nationale la dissolution du mouvement écologiste "Les soulèvements de la Terre", qu'il accuse d'être à l'origine "d'actions violentes".

De son côté, la famille de Serge D. a déposé plainte auprès du parquet de Rennes pour "tentative de meurtre" et "entrave aux secours". Tout comme celle de Mickaël B., qui a elle annoncé son intention de déposer plainte ce mercredi pour "tentative de meurtre", "entrave aux secours" et "divulgation de fichiers secrets".

Des rassemblements sont annoncés ce jeudi à 19h devant "toutes les préfectures de France" par le mouvement "Les Soulèvements de la Terre", "pour les victimes de violences policières à Sainte-Soline et dans les mouvements de contestations contre la réforme des retraites".

Chloé Barbaux, Mélanie Vecchio, Boris Kharlamoff et Nicolas de Roucy, avec J.F.