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Société

Gilets jaunes: les manifestants veulent marquer les esprits avec un "ultimatum 2" le 20 avril

Avant même les annonces d'Emmanuel Macron pour sortir de la crise, les manifestants ont prévu une grande journée d'action à Paris samedi prochain.

"Tous à Paris." Le mot d'ordre est repris en chœur sur les réseaux sociaux. Cinq mois après le début du mouvement de contestation des gilets jaunes, les manifestants veulent marquer le coup lors d'une journée baptisée "Ultimatum 2", en référence au premier "ultimatum" du 16 mars, marqué par de nombreuses violences à Paris.

Les gilets jaunes espèrent pouvoir confirmer le léger regain de mobilisation de samedi. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, contestés par les manifestants, 31.000 personnes ont manifesté partout en France, contre 22.300 la semaine passée. Une tendance confirmée par le "Nombre jaune" tenu par les protestataires.

16.000 personnes "intéressées"

Un appel "national et international" à se rassembler le 20 avril a été lancé sur les réseaux sociaux, notamment Facebook où plusieurs pages ont été créées pour appeler au rassemblement en masse. A une semaine de cette échéance, plus de 16.000 personnes se sont dites "intéressées" par ces événements alors même qu'Emmanuel Macron doit s'exprimer dans la semaine.

Le chef de l'Etat doit annoncer les mesures prises pour sortir de la crise à l'issue du grand débat national. Il envisagerait ainsi la baisse de l'impôt sur le revenu avec la création de nouvelles tranches d'imposition, une réindexation des "petites retraites" sur l'inflation, ou encore l'introduction d'une dose de proportionnelle aux élections législatives. 

Les figures médiatiques des gilets jaunes appellent également à cocher la date du 20 avril. "Organisez-vous comme vous le voulez", lance Eric Drouet lors d'un direct sur Facebook.

"Je passe le message, comme ça nous ne pourrez pas dire: 'on avait pas idée du nombre qu'il y allait avoir, de la date, du lieu…", avertit ce leader du mouvement de contestation dans un message adressé au gouvernement. 

Plusieurs points de rendez-vous

Du côté des autorités, le message a été bien reçu. Au ministère de l'Intérieur, Christophe Castaner prévient: "La menace semble plus forte pour le 20 avril" que le 16 mars, date du premier ultimatum où des casseurs avaient envahi les Champs-Elysées. Plusieurs boutiques avaient été dévastées, d'autres incendiées, notamment le célèbre restaurant Le Fouquet's. 

"On a perdu tout le sens de la manifestation et de la revendication. Il n'y en a plus. C'est le rituel du samedi avec au fond l'espérance de quelques-uns que le spectacle soit la violence", déplore le ministre, qui évoque des "appels qui invitent quasiment à détruire Paris".

Sur la page Facebook nommée "Acte 23, Ultimatum 2 - Appel National Et International Tous A Paris", une vidéo appelle à se rassembler dans plusieurs points de Paris avant de former un unique cortège, sans donner plus de précisions. Cependant, les manifestants n'auront vraisemblablement pas l'occasion de défiler sur les Champs-Elysées. Depuis les violences qui ont émaillées la mobilisation du 16 mars, la préfecture de police de Paris interdit les manifestations sur la célèbre avenue et ses rues perpendiculaires chaque samedi.

Benjamin Rieth