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Les Républicains

Gilets jaunes: "On assiste à un échec majeur de l'autorité dans ce pays", fustige Wauquiez

Le président des Républicains, invité de BFM Politique ce dimanche, a dénoncé l'absence d'impact de la loi "anti-casseurs" car "vidée de sa substance" par le Conseil constitutionnel.

Au lendemain du 22e samedi de mobilisation nationale des gilets jaunes, Laurent Wauquiez met à nouveau en cause la capacité du gouvernement à faire régner l'ordre. Invité de BFM Politique ce dimanche, le président des Républicains affirme que l'exécutif porte "une responsabilité dans ce qu'il s'est passé".

"La réalité, c'est qu'on assiste à un échec majeur de l'autorité dans ce pays. Et ce que je regrette, c'est que le gouvernement n'en a pas pris la mesure assez tôt", déclare-t-il.

La loi "anti-casseurs" n'a "pas marché"

Invoquant la proposition de loi sénatoriale dite "anti-casseurs", reprise à son compte par le gouvernement puis récemment entrée en vigueur, Laurent Wauquiez estime qu'elle n'a pas eu d'impact sur les événements de samedi.

"Ça n'a pas marché. Pourquoi? Parce qu'elle a été vidée de sa substance par le Conseil constitutionnel", dénonce le patron de LR.

Soumis pour examen par Emmanuel Macron lui-même, le texte a été amputé de sa disposition la plus clivante, à savoir l'interdiction administrative de manifester, prononcée à la discrétion du préfet. Un outil qui, à en croire l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, aurait permis d'éviter les heurts auxquels les forces de l'ordre ont été confrontés à Toulouse.

Saisine préventive

"Vous trouvez normal que le président de la République lui-même ait affaibli la loi en la déférant au Conseil constitutionnel? (...) C'était pour moi le sentiment, et je le regrette, d'un président qui n'était pas convaincu par ce qu'il faisait", poursuit notre invité.

L'intéressé omet cependant de préciser que si le chef de l'État a saisi les Sages de la rue de Montpensier, c'est aussi parce que 50 députés de sa majorité (dont une qui a donné la mauvaise instruction de vote, mais qu'importe) s'étaient abstenus lors du premier vote sur le texte. Un message politique qui laissait présager une saisine par voie parlementaire, à laquelle se seraient potentiellement greffés des élus estampillés La République en marche.

En guise de proposition afin de muscler l'arsenal pénal français, Laurent Wauquiez a estimé qu'il fallait réinstituer les peines planchers pour les personnes s'attaquant à la police. 

Jules Pecnard