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Société

Gilets jaunes: la mobilisation en légère hausse, des tensions à Paris et Toulouse

La mobilisation des gilets en hausse pour le 22e samedi de mobilisation.

La mobilisation des gilets en hausse pour le 22e samedi de mobilisation. - PASCAL PAVANI / AFP

A quelques jours des annonces d'Emmanuel Macron pour sortir de la crise, plusieurs milliers de gilets jaunes ont manifesté samedi.

La mobilisation a connu une légère hausse ce samedi pour le 22e week-end de mobilisation des gilets jaunes. A quelques jours des annonces d'Emmanuel Macron, ils étaient 31.000 manifestants à défiler dans les villes partout en France, dont 5000 à Paris. Des chiffres supérieurs aux 22.300 recensés, dont 3500 à Paris, le samedi précédent, plus faible participation depuis le début du mouvement il y a quatre mois.

De leurs côtés, les gilets jaunes, qui contestent les chiffres officiels, estiment le nombre de participants à "80.504", selon la page Facebook de comptage, et évoquent "un petit regain de mobilisation" avant la date "exceptionnelle" du 20 avril. 

Des tensions à Toulouse

Globalement, les manifestations se sont déroulées dans le calme. A Paris, les forces de l'ordre ont procédé à 27 interpellations et 9473 contrôles préventifs, a indiqué la préfecture. Mais à Toulouse, "capitale" du jour pour les manifestants, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont émaillé le rassemblement. 

Peu après 20h00, la préfecture de Haute-Garonne dénombrait 14 blessés "en urgence relative", dont "un représentant des forces de l'ordre", 11 manifestants et deux passants.

Les forces de l'ordre ont utilisé gaz lacrymogènes, grenades assourdissantes et canon à eau pour repousser les gilets jaunes, qui étaient environ 4500 selon une source policière. Trente-sept personnes ont été interpellées, notamment pour jets de projectiles, dégradation ou port d’armes. Plusieurs l'ont également été "pour dissimulation volontaire du visage" dans le cadre de la loi anticasseurs, a indiqué la préfecture.

Première manifestation après la loi anticasseurs

Ces manifestations sont en effet les premières à se dérouler après la promulgation de cette loi, particulièrement ciblée par les "gilets jaunes". "Manifester est un droit fondamental et doit le rester", affirmait une banderole en tête du petit cortège de Bordeaux - composé d'environ 1300 personnes -, où de très nombreux axes menant au centre-ville, interdits par arrêté préfectoral, avaient été bloqués par les forces de l'ordre. "Résistance!", "Liberté! Liberté de manifester!", scandaient les quelque 1800 contestataires à Montpellier.

Le cortège parisien a d'ailleurs rejoint en début d'après-midi, Place de la République, la marche pour "la liberté de manifester", organisée par plusieurs associations (dont LDH, Amnesty, Attac, Unef, SOS Racisme...), contre ce dispositif partiellement censuré par le Conseil constitutionnel et dont une cinquantaine d'organisations ont demandé l'abrogation.

42 amendes à Nancy

A Nancy, malgré l'interdiction, quelques gilets jaunes ont réussi à accéder au centre-ville, certains en traversant des voies ferrées, et "le trafic SNCF de la gare de Nancy a été interrompu de 15H50 à 16H10 car des manifestants circulaient sur les voies", a indiqué la préfecture. Quatre personnes ont été interpellées et 42 ont écopé d'une amende de 135 euros pour participation à une manifestation interdite. 

A Lille, le petit millier de manifestants a défilé sur un parcours alternatif en raison de l'interdiction de manifester dans le centre-ville.

Beaucoup de manifestants évoquent déjà le rendez-vous de la semaine prochaine, annoncé comme l'ultimatum 2.

Benjamin Rieth avec AFP