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Mars: des photographies d'un ancien glacier font espérer la présence d'eau en faible profondeur

Viking 1 a pris une photo en couleurs de Mars le 21 juillet 1976, montrant de nombreux rochers à la surface de la planète.

Viking 1 a pris une photo en couleurs de Mars le 21 juillet 1976, montrant de nombreux rochers à la surface de la planète. - NASA

Les scientifiques supposent que, sous la zone identifiée, le glacier ait pu être en partie préservé et que de la glace soit donc présente à faible profondeur.

Des chercheurs américains ont annoncé mercredi dans une étude avoir observé "les vestiges d'un glacier moderne" sur la planète Mars. Une découverte primordiale pour l'exploration humaine, car elle "soulève la possibilité que de la glace existe encore à faible profondeur dans la région" observée.

Les scientifiques croient en la présence récente d'un glacier dans la zone de la planète appelée "Noctis Labyrinthus", à proximité de son équateur, car ils y ont repéré depuis l'espace des dépôts clairs qui présentent "de nombreuses caractéristiques d'un glacier", explique un communiqué des chercheurs.

Encore de la glace sous la surface?

"Ce que nous avons trouvé n'est pas de la glace, mais un gisement de sel avec les caractéristiques morphologiques détaillées d'un glacier", précise le planétologue Pascal Lee, auteur principal de l'étude, travaillant pour le SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) et le Mars Institute.

Cet ancien glacier fait environ 6 kilomètres de long et jusqu'à 4 kilomètres de large d'après les mesures des auteurs, "avec une élévation de surface allant de +1,3 à +1,7 kilomètres."

La théorie avancée par les chercheurs est que sur cette zone de Mars, qui a une histoire d'activité volcanique, des matériaux volcaniques sont entrés en contact avec la glace, ce qui a formé "une couche durcie de sels de sulfate". La grande inconnue est désormais de savoir si de la glace a été conservée sous cette croûte, ou si elle a entièrement disparu.

"Il est possible que toute la glace d'eau du glacier se soit maintenant sublimée (en passant de l'état de glace à celui de gaz, NDLR). Mais il y a aussi une chance qu'une partie soit encore protégée à faible profondeur sous les sels de sulfate", indique Pascal Lee.

Possible "d'extraire de la glace d'eau du sol"?

La principale avancée de cette découverte est la possibilité d'une nouvelle réserve d'eau sur cette planète, où des explorations humaines dans les prochaines décennies sont envisagées.

Mais cela modifie aussi la vision de cette planète. Jusque-là il était question, en cas d'envoi d'un équipage humain sur Mars, de les faire atterrir "à un endroit où ils pourraient extraire de la glace d'eau du sol", soit plutôt dans les plus hautes latitudes de la planète rouge. "La glace d'eau martienne est enfermée sous terre" dans des "régions proches des pôles", explique ainsi la NASA.

"Mais ces derniers environnements sont généralement plus froids et plus difficiles pour les humains et les robots", explique Pascal Lee.

Sur Mars, "s'il y avait des endroits équatoriaux où la glace pouvait être trouvée à faible profondeur, alors nous aurions le meilleur des deux environnements: des conditions plus chaudes pour l'exploration humaine et toujours un accès à la glace", souligne-t-il.

Cette découverte reste bien sûr à préciser, il faut en effet déterminer s'il reste vraiment de la glace sous la zone repérée et, si oui, en quelles quantités.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV