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Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille pendant 25 ans, est mort

Jean-Claude Gaudin est mort à l'âge de 84 ans. Il a été maire de Marseille pendant 25 ans, député et sénateur.

La politique coulait dans ses veines. Jean-Claude Gaudin, ancien maire de Marseille pendant 25 ans, est mort à l'âge de 84 ans, annonce Emmanuel Macron sur X.

"Jean-Claude Gaudin n’est plus. Il était Marseille faite homme. De sa ville, sa passion, il avait l’accent, la fièvre, la fraternité", a indiqué le président de la République.

"Pour elle, cet enfant de Mazargues s’était hissé aux plus hauts postes de la République qu’il a servie. Je pense à ses proches et aux Marseillais", a ajouté Emmanuel Macron.  

Une vie politique intense et riche

Figure importante de la politique marseillaise, l'homme a cumulé les mandats tout au long de sa vie. Conseiller municipal, puis député, président de la région Sud, sénateur et maire de la cité phocéenne.

Sa vie politique s'était arrêtée en 2020, lors des dernières élections municipales. Il avait à cette époque laissé la place à Benoit Payan. La fin d'une carrière débutée en 1965 aux côtés de son modèle, Gaston Defferre, maire emblématique de la cité phocéenne pendant 33 ans.

À l'époque, le jeune Jean-Claude Gaudin, âgé de 26 ans, est élu sur la liste menée par Defferre. C'est de son mentor d'ailleurs qu'il doit son surnom: le "vieux lion". C'est aussi à Defferre qu'il doit son premier revers électoral.

En 1983, alors qu'il est député de la 2e circonscription des Bouches-du-Rhône, Jean-Claude Gaudin se présente aux municipales. Dans les urnes, il obtient plus de voix que son adversaire. Mais Gaston Defferre, alors ministre de l’Intérieur, vient tout juste de modifier le découpage électoral de Marseille à sa mesure.

Loin d'abandonner son rêve, douze ans plus tard, en 1995, il conquiert enfin le siège à la mairie de Marseille. Une place qu'il cédera seulement 25 ans plus tard.

Membre de l’UDF, puis de l’UMP, il est tour à tour député (1978-1989), et sénateur (1989-1995, puis réélu en 1998), ce qui lui vaut de partager sa vie entre Marseille et Paris. Jean-Claude Gaudin fut aussi ministre de l'Aménagement de 1995 à 1997 dans le second gouvernement d'Alain Juppé.

Marseille comme seule famille

En 2020, il rend les clefs de la ville à Benoît Payan. Mais dans la tête de nombreux Marseillais, il en restait le "maire". C'est son fidèle ami, Jean-Pierre Foucault, qui en parle ainsi. Invité de BFMTV ce lundi 20 mai, le célèbre animateur TV confie avoir dîné avec le "vieux lion" il y a quelques jours. "Il mangeait peu, il était fatigué", se souvient-il. Mais il se rappelle aussi des mots des Marseillais.

Quand certains venaient encore saluer "Monsieur le maire". "Les gens lui disaient qu'ils l'aimaient beaucoup", avoue Jean-Pierre Foucault. "Il leur répondait que lui aussi." Marseille était sa ville. Lui, le célibataire sans enfant, la considérait comme sa seule famille. Une famille qui rend hommage aujourd'hui à l'homme politique.

"Jean-Claude Gaudin paraissait insubmersible. Son départ me peine infiniment. À celui qui aimait tellement Marseille, son histoire et ses habitants, je veux rendre un hommage ému et sincère. Il manquera à cette ville. Sa trace restera", écrit Benoît Payan, maire de Marseille, sur X.

Martine Vassal, présidente du département, parle d'une "peine" immense. "Jean-Claude Gaudin était comme un père pour moi, tout le monde le sait", ajoute-t-elle.

"J'en ai encore des frissons. Je suis bouleversé, traumatisé. Rien ne laissait présager un départ aussi brutal", s'attriste Yves Moraine, ancien adjoint de Jean-Claude Gaudin au micro de BFM Marseille Provence.

"Marseille va pleurer son maire, un grand maire. Je suis malheureux en ce jour", écrit quant à lui Renaud Muselier, président de la région Sud.

"Il aimait sa ville, Marseille. Il aimait vivre dans Marseille", salue Samia Ghali, maire adjointe de la cité phocéenne et ancienne opposante de Jean-Claude Gaudin.

La classe politique réagit

Les hommages dépassent les frontières marseillaises. Ce lundi, toute la classe politique encense une "figure de la vie politique française", comme le dépeint François Hollande.

"Il incarnait avec talent et chaleur une sensibilité qui compte encore dans notre pays. Sa passion pour Marseille s’ajoutait à celle qu’il nourrissait pour la République", écrit François Hollande.

Au Sénat, le président Gérard Larcher affirme perdre "un ami". "La France perd un grand homme au service de la politique et des territoires (...) Mes pensées vont à ses proches", ajoute-t-il.

À l'hôtel de ville de Paris, Anne Hidalgo salue la mémoire d'un "homme généreux" et "si drôle". "Je me souviens avec émotion que nous avions échangé les médailles de Paris et de Marseille pour la campagne des Jeux Olympiques et Paralympiques", a-t-elle ajouté.

Martin Regley Journaliste