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Philippe Even : "On devrait interdire 45 pilules"

Le professeur Philippe Even, mercredi, sur le plateau de BFMTV

Le professeur Philippe Even, mercredi, sur le plateau de BFMTV - -

Sur le plateau de BFMTV mercredi, le Pr. Philippe Even, président de l'institut Necker à Paris, s'est félicité de la décision de l'Agence du médicament d'interdire Diane 35. Mais pour lui, ce n'est pas assez.

Le professeur Philippe Even est en guerre contre les pilules de 3e et 4e génération. Mercredi sur le plateau de BFMTV, le président de l'Institut Necker, à Paris, a applaudi la décision de l'Agence du médicament de retirer du marché Diane 35, un médicament anti-acné également utilisé comme contraceptif. Une décision qui, selon lui, vient cependant très tardivement. Et devrait concerner davantage de pilules contraceptives.

"Il y a sept ou huit ans, la Haute autorité de santé avait dit que le médicament Diane 35 devait rester prescrit dans le traitement de l'acné, et qu'il ne fallait pas l'utiliser comme pilule. Mais cela a été fait sous la pression de l'industrie pharmaceutique", a-t-il dénoncé.

Une industrie qu'il accuse aussi de faire pression sur la commercialisation des pilules de 3e et 4e génération, selon lui "2 à 3 fois plus dangereuses que les 2e génération", "pas plus fiables dans la contraception" et "4 fois plus chères". "Il n'y a rien d'autre à dire : si elles restent sur le marché, c'est qu'elles rapportent donc 4 fois plus à l'industrie pharmaceutique."

Les médecins divisés

En réaction, le professeur Israël Nisan, gynécologue-obstétricien au CHU de Strasbourg, s'est déclaré beaucoup plus sceptique sur le procès brusquement intenté aux pilules de 3e et 4e génération.

"Si ces produits sont dangereux et que l'Agence du médicament a des chiffres qu'elle ne nous a pas communiqués, je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas été interdits plus tôt. Et si les chiffres actuels sont les seuls dont ils disposent, je ne comprends pas non plus cette décision, si ce n'est céder à la pression médiatique", a-t-il dénoncé mercredi au micro de BFMTV.

Début janvier, le professeur Nisan avait appelé les utilisatrices de pilules de 3e et 4e génération à ne pas céder à la panique et à ne pas brusquement changer de pilule.

"Les accidents sont extrêmement rares, tant avec les pilules de 2e génération qu'avec les 3e génération. Ces accidents ont toujours existé, ils sont en revanche plus fréquents lorsqu'il y a une grossesse", affirmait-il alors.

M. T.