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Santé

Le "convoi de la liberté" organisé par les anti-pass arrive en Europe et en France

Le "convoi de la liberté" à Ottawa, Canada, le 29 janvier 2022. Des centaines de camionneurs ont conduit leurs camions géants dans la capitale canadienne, Ottawa, samedi, dans le cadre d'un "convoi de la liberté" pour protester contre les vaccins obligatoires pour traverser la frontière américaine.

Le "convoi de la liberté" à Ottawa, Canada, le 29 janvier 2022. Des centaines de camionneurs ont conduit leurs camions géants dans la capitale canadienne, Ottawa, samedi, dans le cadre d'un "convoi de la liberté" pour protester contre les vaccins obligatoires pour traverser la frontière américaine. - Lars Hagberg / AFP

La mobilisation, inspirée d'un mouvement canadien, rappelle également les prémices des Gilets jaunes en France en 2018.

Kelly propose d'accueillir pour "apéro, café, douche, dodo" pour "ceux qui passent par la Savoie". Comme Laure, habitante du Loiret, qui offre "chambre, repas et douche". Elles font partie des 193.000 membres du groupe Facebook "le convoi de la liberté". S'inspirant d'un mouvement de mobilisation canadien, l'objectif est de converger, par la route, vers Paris, puis Bruxelles, pour protester notamment contre le pass vaccinal.

Ils rêvent ainsi de "bloquer Paris". Des manifestants venant des quatre coins de France sont invités à rejoindre la capitale dès le vendredi 11 février. Le lendemain, samedi, se tiendra la manifestation hebdomadaire des anti-pass. Étape suivante: une "convergence européenne à Bruxelles" le 14 février, détaille ainsi le tract le plus diffusé sur les réseaux sociaux.

"Les citoyens entendent récupérer leur liberté, leurs droits fondamentaux, l’accès inconditionnel aux soins, à l’éducation et à la culture, le respect des valeurs essentielles de notre Constitution", peut-on ainsi lire.

Inspiration canadienne

"Le Canada nous a ouvert la voie". À la mi-janvier, des centaines de camions et de voitures ont formé un convoi dans l'ouest du pays pour rallier Vancouver à Ottawa, la capitale. Ce qui a mis le feu aux poudres: l'isolement de deux semaines imposé aux non-vaccinés qui franchissent la frontière entre les États-Unis et le Canada. Une décision s'apparentant pour les routiers à une obligation vaccinale.

Le mouvement s'est ensuite étendu à des revendications plus larges, dans un pays qui imposent des mesures très contraignantes aux personnes non-vaccinées. Le weekend du 29 février, le cortège a bloqué de nombreux quartiers de la capitale. Justin Trudeau et sa famille ont même dû être exfiltrés et conduits dans un lieu tenu secret. Le Premier ministre canadien avait été menacé sur les réseaux sociaux.

"Convergence européenne"

Des images impressionnantes que les militants anti-pass français rêvent de voir reproduites sur le vieux continent. Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux s'animent pour lancer ce nouveau "convoi de la liberté". Un groupe Facebook a ainsi été créé le 26 février dernier et compte bientôt 200.000 membres. L'objectif: à partir du 9 janvier des convois partiront des villes les plus éloignées de Paris, pour rallier la capitale et "la paralyser" le weekend du 12-13 février. De quoi regonfler peut-être la mobilisation anti-pass du samedi qui connaît, ces dernières semaines, une baisse de régime.

Mais l'objectif final reste bien une convergence européenne à Bruxelles, la capitale de l'Union européenne. En effet, sur la messagerie cryptée Telegram, le groupe World Freedom Convoy s’organise aussi dans d'autres pays européens comme en Allemagne, en Italie ou encore en Croatie.

Mobilisation aux airs de Gilets jaunes

Un début de mobilisation sur les réseaux sociaux qui n'est pas sans rappeler les prémices du mouvement des Gilets jaunes. Sur le groupe Facebook, un internaute écrit d'ailleurs: "pour rappel, le gazole lui aussi a battu des records: 1,69. On doit se battre pour ça aussi". En effet, en France, le mouvement se veut plus large que l'opposition au pass vaccinal ou même aux mesures sanitaires en vigueur et témoigne d'un ras-le-bol plus global.

David, routier, et "gilet jaune de la première heure" sera présent et l'explique dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. En revanche, comme au Canada, le "convoi de la liberté" ne sera pas uniquement rejoint par les conducteurs de poids lourds. Un internaute invite même à se joindre "en trottinette".

Salomé Robles