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Grèce, Canada, Autriche... Ces pays qui ciblent les non vaccinés avec des mesures spécifiques

Avec le projet d'instaurer le pass vaccinal, la France entend renforcer les contraintes à l'égard des personnes non vaccinées contre le Covid-19.

L'envie d'"emmerder" les personnes non-vaccinées est loin d'être un monopole du président français. Emmanuel Macron, dans un entretien accordé au Parisien, a justifié à sa manière la nécessité d'instaurer de nouvelles mesures sanitaires face à l'épidémie de Covid-19. Le chef de l'État a notamment pointé du doigt celles et ceux qui refusent de recevoir le sérum contre le coronavirus, les accusant d'être "irresponsables".

Face à cette partie de la population réticente, opposée voire hostile à la vaccination, l'exécutif a décider de transformer le pass sanitaire en pass vaccinal. Une obligation déguisée visant à contraindre et pousser si possible les non-vaccinés à se résoudre au vaccin. La France est toutefois loin d'être le seul pays à viser les non-vaccinés dans ses dernières restrictions. Tour d'horizon, non exhaustif, de ces pays mettant au point des mesures qui compliquent la vie des opposants à la vaccination.

• Privés d'alcool et de cannabis au Québec

Comme le rapportent nos confrères des Échos, les autorités canadiennes réfléchissent à diverses mesures pour motiver les non-vaccinés à recevoir le sérum. L'une d'entre elle est l'idée de priver d'allocation chômage ceux refusant de se faire vacciner contre le coronavirus. Une mesure qui ne concernera toutefois pas les personnes ne pouvant se faire vacciner pour raisons médicales.

Une autre mesure, spécifique au Québec, a cette fois-ci été adoptée ce jeudi: l'interdiction de vendre de l'alcool et du cannabis aux non-vaccinés.

• Des amendes de 600 euros en Autriche

S'il incite très fortement à la vaccination, le pass vaccinal ne constitue pas à proprement parler une obligation vaccinale contre le Covid-19 en France. Chez nos voisins autrichiens, celle-ci sera bientôt une réalité.

En novembre dernier, alors que le pays se reconfinait une nouvelle fois, le chancelier Alexander Schallenberg annonçait dans le même temps l'instauration de la vaccination obligatoire à partir du 1er février. Il s'agit du premier pays de l'Union européenne à la mettre en place. Passée cette date, les non-vaccinés devront payer une amende de 600 euros tous les trois mois.

• Une contravention mensuelle en Grèce

Bien que plus de 16,5 millions de vaccins aient été administrés dans le pays qui compte 10,7 millions d'habitants, dont près de trois millions de doses de rappel, les autorités grecques ont eu du mal à persuader les personnes âgées de plus de 60 ans de se faire vacciner.

Une amende mensuelle de 100 euros a été imposée pour convaincre les personnes âgées de se faire vacciner au moins une fois d'ici le 16 janvier. Selon des données rapportées par Our World in Data, 66% de la population grecque présente un schéma vaccinal complet, un taux plutôt faible comparé à d'autres pays européens.

• Les non-vaccinés privés de transports en Italie

Confronté à des contaminations au Covid-19 en forte hausse, le gouvernement italien a décidé mercredi d'instaurer l'obligation vaccinale pour toutes les personnes âgées de plus de 50 ans. Dans le détail, le décret-loi impose l'obligation vaccinale pour les personnes de plus de 50 ans ne travaillant pas et la détention du pass vaccinal à partir du 15 février pour tous les plus de 50 ans qui travaillent, aussi bien dans le public que dans le privé.

Dans les faits, il s'agit bien d'une obligation vaccinale pour tous les plus de 50 ans, puisque le pass vaccinal, baptisé en Italie "pass sanitaire renforcé", s'obtient seulement avec un cycle vaccinal complet ou après guérison du Covid.

Le 29 décembre, le gouvernement avait déjà décidé d'exiger à partir du 10 janvier le pass vaccinal dans les transports, les hôtels, les terrasses de restaurants, les foires et congrès ainsi que les piscines et salles de gym. Jusqu'ici, pour prendre le train et l'avion, il suffisait d'être en possession d'un pass sanitaire "de base", qui pouvait être obtenu grâce à la vaccination mais aussi avec un test négatif.

• Suspension de poste voire licenciement en Lettonie

Le gouvernement letton a dès l'automne 2021 instauré des mesures contraignantes pour les réticents au vaccin. Là-bas, un employeur peut désormais placer un employé en congé forcé et sans versement de salaire. Il peut enfin le licencier au bout de trois mois s'il n'est toujours pas vacciné.

Dans un souci d'exemplarité, les autorités ont également décidé de suspendre les élus de leurs fonctions s'ils ne disposent pas d'un certificat de vaccination et prévoit qu'ils soient privés de toute rémunération en l'absence de preuve d'une vaccination.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV