"Je vais rester comme ça": malgré l'instauration du pass vaccinal, l'inflexibilité de certains non-vaccinés

Alors qu'entre en vigueur ce lundi le pass vaccinal, certains Français non-vaccinés campent sur leur position. BFMTV est allé à leur rencontre.

Avant l'instauration du pass sanitaire, Farid, non-vacciné, travaillait dans la restauration. Aujourd'hui sans emploi, l'homme campe sur ses positions. Alors qu'entre en vigueur ce lundi le pass vaccinal après l'aval vendredi du Conseil constitutionnel, l'homme, pour qui il sera désormais impossible d'aller boire un verre où de se rendre au cinéma, ne compte pas changer son fusil d'épaule.

"Je ne sais pas comment je vais tenir, mais je vais rester comme ça", explique-t-il au micro de BFMTV. Avant d'ajouter: "Je n'incite pas les gens à ne pas se faire vacciner. Mais ne m'incitez pas à me faire vacciner".

20% de Français éligibles non-vaccinés

Comme lui, 20% des Français éligibles à la vaccination n'ont pas encore reçu leur première dose. Une situation à laquelle le gouvernement entend remédier. Jeudi, en conférence de presse, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que les non-vaccinés réalisant leur première injection avant le 15 février pourront recevoir le précieux sésame s'ils présentent un test négatif avant de se rendre dans un lieu soumis au pass vaccinal. Depuis le 1er janvier, 751.705 primo-vaccinations ont été réalisées.

Des appels du pied qui n'ont guère d'effets sur Hélène Geffray, non-vaccinée comme Farid.

"Je ne vais pas acheter mon droit à aller dans un restaurant alors que je suis libre. Je n'ai pas à être empêchée dans ma mobilité car c'est mon droit constitutionnel. Je n'ai pas à montrer un pass dans l'usage de ma vie quotidienne", déclare-t-elle.

Une plainte déposée

Elle a décidé d'exprimer son mécontentement sur le plan juridique. Le 10 janvier dernier, elle a porté plainte contre plusieurs membres de l'exécutif, face au principe du pass vaccinal qu'elle estime illégal de par sa nature.

Farid lui, déclare que son statut vaccinal l'a empêché dans sa recherche d'emploi. La question s'est ainsi invitée dans les échanges lors d'un entretien d'embauche.

"Ils ne m'ont pas dit qu'il fallait être vacciné. Mais ils m'ont fait comprendre que chez eux, tout le monde était vacciné. Une autre personne, quand elle m'a demandé pourquoi j'avais arrêté la restauration, m'a dit: 'Ecoutez monsieur, le jour où vous serez vacciné, venez me voir'", raconte-t-il.

Actuellement, 52 millions de Français possèdent un schéma vaccinal complet. Un statut, qui en plus de leur garantir l'accès à certains lieux, les protège des formes graves que peut entraîner le Covid-19. Une vaste étude américaine dévoilée vendredi avance que la vaccination protège à 90% des risques d'hospitalisation face au variant Omicron, aujourd'hui majoritaire en France.

Jules Fresard