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Baisse du nombre d'accidents, nouvelles techniques: les nombreux progrès de l'anesthésie

Un anesthésiste prépare une intervention chirurgicale à Angers, octobre 2013. (photo d'illustration)

Un anesthésiste prépare une intervention chirurgicale à Angers, octobre 2013. (photo d'illustration) - Jean-Sébastien Evrard - AFP

Plus de 13 millions d’anesthésies sont pratiquées chaque année en France, mais cet acte médical continue de préoccuper de nombreux patients. Les accidents sont pourtant désormais très rares.

Un moment d'appréhension. Si plus de 13 millions d’anesthésies sont pratiquées chaque année en France, selon la Société française d'anesthésie et de réanimation, cet acte médical très fréquent continue de susciter des inquiétudes chez de nombreux Français.

Les accidents sont pourtant rares et les progrès nombreux, souligne la docteure Marie-Laure Cittanova-Pansard, anesthésiste-réanimatrice à la clinique Saint-Jean de Dieu et trésorière de la Société française d'anesthésie et de réanimation, dans le dernier podcast santé de BFMTV.

Pourquoi il ne faut plus avoir peur des anesthésies
Pourquoi il ne faut plus avoir peur des anesthésies
18:31

De très rares accidents

"On ne peut pas dire que c'est dangereux aujourd'hui d'avoir une anesthésie générale", assure celle qui est anesthésiste depuis plus de 30 ans.

"Tous patients confondus, le risque de décès est de 1 pour 500.000 - 1 pour 1 million d'anesthésies, donc c'est très peu", souligne-t-elle, rappelant qu'"il y a 30 ans, c'était 10 fois plus".

Le risque est désormais "moins (élevé) que si vous prenez votre voiture le 1er août pour partir en vacances", assure-t-elle.

L'anesthésie est un acte médical lors duquel "l'activité cérébrale est diminuée" et "les connexions entre les zones cérébrales très ralenties", ce qui "aboutit à la perte de conscience", selon la médecin. "L'objectif numéro 1, c'est: 'pas de douleur'", rappelle-t-elle.

Des opérations moins lourdes

La docteure Marie-Laure Cittanova-Pansard souligne par ailleurs les nombreux progrès que connaît l'anesthésie ces dernières années, avec notamment "l'essor de l'ambulatoire", c'est-à-dire les opérations ne nécessitant pour le patient de ne passer que quelques heures à l'hôpital.

"Aujourd'hui, on fait en ambulatoire typiquement des (opérations) pour un cancer du sein", explique-t-elle.

"(Les patientes) passent 3 à 4 heures dans la structure, alors qu'auparavant on les hospitalisait trois jours", se réjouit-elle.

L'essor des "anesthésies éveillées"

La médecin évoque également le développement d'une nouvelle technique d'anesthésie, qu'elle nomme "anesthésie éveillée" et qu'elle pratique dans sa clinique depuis environ 2 ans, ayant opéré au moins 2.000 patients de cette façon, dont de nombreuses patientes atteintes d'un cancer du sein.

"On injecte au patient les produits qui permettent de faire une anesthésie générale (...), mais à dose beaucoup plus faible", explique-t-elle.

"Cela permet que le patient garde le contact pendant toute l'intervention, qu'il soit éveillé et puisse communiquer avec nous pendant toute l'intervention", souligne-t-elle.

La docteure ajoute que cette technique a aussi des avantages a posteriori. "On se remet plus vite, on a moins de vomissements", dit-elle, ajoutant que "l'acte chirurgical est vécu de façon beaucoup moins traumatisante", notamment pour les personnes craignant une "perte de contrôle" pendant une opération.

Elle ajoute, pour les patients qui redouteraient une opération dans ce cadre, que les médecins "essayent de rendre cette période la plus détendue possible", notamment en mettant un morceau de musique choisi par le patient ou en le tenant informé en temps réel de ce qu'il se passe.

Margaux de Frouville