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Covid-19: le dépistage avant une intervention chirurgicale n'est plus systématiquement recommandé

Image d'illustration - Un test PCR

Image d'illustration - Un test PCR - Bertrand Guay

La Société française d'anesthésie et de réanimation propose d'alléger les préconisations de tests Covid-19 préopératoires en raison de la large couverture vaccinale en France et du fait qu'Omicron entraîne des formes moins graves de la maladie.

Le dépistage systématique du Covid-19 avant une opération chirurgicale n'est plus préconisé, écrit dans un communiqué publié mardi la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar). Elle recommande désormais "un allègement de la stratégie de dépistage COVID-19 préopératoire pour les patients les moins à risque".

De nouvelles préconisations ont été émises en raison de "deux modifications épidémiologiques importantes survenues au cours de l’année 2022", écrit l'organisation.

Pourquoi cet allègement?

D'une part, la campagne vaccinale contre le Covid-19 a permis une "réduction de la transmission virale et une diminution de la sévérité clinique si une infection est toutefois contractée". D'autre part, la Sfar met en avant la circulation "quasi-exclusive" du variant Omicron actuellement, qui présente "une plus grande contagiosité" mais est "responsable de moins de formes graves".

Au-delà d'éviter les contaminations Covid-19 dans l'hôpital, les dépistages préopératoires permettent d'éviter au patient un sur-risque après l'opération chirurgicale. Plusieurs études au début de l'épidémie de Covid-19 ont en effet démontré que "les patients opérés précocement après une COVID-19 sont plus à risque de complications postopératoires", rappelait la Sfar en janvier 2022.

Un délai de six semaines était ainsi recommandé entre le dernier test positif et l'opération, sauf dans les cas où repousser l'intervention présentait une perte de chance trop grande pour le malade.

Mais des données de plusieurs études sur des cas récents d'infections soulignent une absence "de sur-risque important de morbidité respiratoire postopératoire pour certains patients" ayant présenté une infection au Covid-19.

Tout le monde n'est pas concerné

Certains patients restent toutefois à risque et ne sont pas concernés par ces nouvelles recommandations, car un danger postopératoire accru persiste en cas de contamination. La Sfar cite ainsi les personnes symptomatiques au moment de la chirurgie, et celles jugées "à risque comme les immunodéprimés", pour lesquelles il reste recommandé de faire des dépistages Covid-19 avant une intervention chirurgicale.

Recommandations de la SFAR pour un dépistage Covid-19 avant une intervention chirurgicale
Recommandations de la SFAR pour un dépistage Covid-19 avant une intervention chirurgicale © Sfar

Il est important de noter qu'il s'agit de recommandations, non d'obligations, comme depuis le début de la pandémie. "Un test de dépistage par RT-PCR, par prélèvement nasopharyngé peut effectivement être proposé avant toute hospitalisation programmée sur décision du médecin avant une intervention médicale, mais cela ne relève pas d’une doctrine nationale", déclarait ainsi à Ouest-France la Direction Générale de la Santé en août 2022.

Les médecins peuvent également adapter ces règles en fonction des cas rencontrés. La Sfar se réserve, elle, le droit de modifier ses recommandations: cette dernière stratégie ne vaut ainsi "que tant que le variant Omicron (et ses sous-lignées BA.2, BA.4 et BA.5) est la souche circulante majoritaire de SARS-CoV-2 en France."

L'organisation rappelle également que "seul le dépistage évolue, les mesures barrières restent présentes et doivent être appliquées tout au long du parcours des patients, de la consultation aux soins critiques".
Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV