BFMTV
International

Le gouvernement britannique a songé à "exterminer" les chats du Royaume-Uni pour lutter contre le Covid

Zoé, un chat de 14 ans à la  SPA de Gennevilliers, le 13 août 2019 (illustration)

Zoé, un chat de 14 ans à la SPA de Gennevilliers, le 13 août 2019 (illustration) - Olivier MORIN © 2019 AFP

Un ancien cadre du ministère de la Santé britannique a révélé mercredi que le gouvernement dont il faisait partie en 2020 a pensé un temps à demander aux propriétaires de chats de faire tuer leurs félins, craignant que ceux-ci contribuent à propager la maladie.

Longtemps, le gouvernement de Boris Johnson a été pointé du doigt pour son inaction apparente dans la lutte contre le Covid-19, au moment où la pandémie a débarqué en Europe au début de l'année 2020.

Ayant d'abord misé sur une hypothétique immunité collective - perdant bientôt ce pari -, l'exécutif britannique s'est finalement résolu à confiner le Royaume-Uni à compter du 23 mars. Et il semble bien qu'après cette passivité initiale, les autorités locales se sont emballées, passant tout près d'un cruel excès de zèle.

En effet d'après les déclarations d'un ancien cadre du ministère de la Santé mercredi, celles-ci ont songé à demander aux propriétaires de chats de les éliminer par mesure de précaution, au pic d'une crise sanitaire dont on peinait à comprendre les tenants et les aboutissants.

James Bethell, membre de la Chambre des Lords et ancien adjoint du ministre de la Santé Matt Hancock entre 2020 et 2021, s'est exprimé auprès de Channel 4 News, lors d'un entretien relayé par The Independent. "On ne doit pas oublier à quel point on connaissait mal la maladie. Il y a même eu un moment où on se demandait si les animaux domestiques pouvaient la transmettre", a-t-il introduit avant de lâcher:

"En fait, l'idée a circulé à un moment de demander aux gens d'exterminer tous les chats du Royaume-Uni. Vous imaginez ce qu'il se serait passé si on avait voulu le faire? Et pourtant, à un moment donné il y avait des éléments en ce sens donc on a dû explorer cette piste pour l'écarter".

Quand les autorités recommandaient de ne "pas embrasser" son chat

Pour donner un aperçu de l'ampleur de l'hécatombe à laquelle les Britanniques ont échappé, on peut citer ce recensement en provenance de la Pet Food Manufacturers Association (l'Association des fabricants d'aliments pour animaux domestiques) qui a chiffré à 12 millions le nombre de chats enregistrés au Royaume-Uni en 2023. Et d'après ce rapport PAW (un acronyme formant le mot "patte" en anglais), celui-ci en comptait déjà 10,9 millions au moment du confinement.

Certes, le massacre des innocents félins n'a pas eu lieu, mais ceux-ci ont tout de même essuyé la vindicte officielle des autorités. En avril 2020, la présidente de l'Association vétérinaire britannique, Daniella Dos Santos, a recommandé aux propriétaires de chats de ne pas les laisser sortir, avant d'amender - un peu - ses propos.

Surtout, Margaret Hosie, virologue affiliée à l'Université de Glasgow alors en charge de la politique de dépistage, a rappelé en juillet suivant aux amoureux des chats d'être "très prudents sur l'hygiène" et de ne "pas les embrasser", comme le souligne ici le Guardian. Une femelle siamois venait de contracter le virus, décrochant le triste honneur d'être le premier animal domestique à être atteint du Covid-19.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV