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Octobre rose: qu’est-ce que l’oncogénétique, qui permet de détecter les risques de cancer?

Octobre rose, campagne annuelle consacrée à la lutte contre le cancer du sein, est l'occasion de se pencher sur l'oncogénétique, qui permet de dépister de plus en plus de cas de cancer du sein et des ovaires.

Une discipline relativement récente. Les premières consultations d’oncogénétique, qui permet d'étudier nos prédispositions génétiques au cancer, ont été mises en place en France en 1988. Elles concernent les patients atteints très jeune par un ou plusieurs cancers, mais surtout les personnes ayant des antécédents familiaux.

C'est le cas de Gwenaëlle. Sa mère et sa grand-mère ont toutes deux été emportées par le cancer des ovaires. Après avoir perdu ses figures maternelles en l’espace de six ans, Gwenaëlle voit également sa tante être touchée par le cancer. Sous le conseil de son médecin, elle réalise alors un dépistage génétique et découvre qu'elle est elle aussi porteuse du gène.

"Je fais le test début 2008, et deux mois plus tard j’apprends que je suis porteuse de la mutation également", déclare la jeune femme à BFMTV.

Cette mutation, c'est celle du gène BRCA1, dont l’altération n’entraîne pas automatiquement l’apparition d’un cancer, mais augmente fortement les risques d’en développer un.

Grâce à l’arrivée du séquençage de l’ADN, il est aujourd’hui possible d’examiner ces gènes afin d’établir d’éventuelles altérations héréditaires.

Une maladie génétique

Selon le site Oncongénétique.fr, près de 5% des cancers sont liés à l’existence d’une altération génétique pouvant se transmettre dans les familles de génération en génération. Avec cette altération, le risque de cancer du sein passe de 10% en population générale à 65% pour les personnes porteuses du gène BRCA1 ou BRCA2, et de 1% à 40% pour le cancer de l'ovaire.

Si après son dépistage, Gwenaëlle a été prise en charge, elle prend la décision de se faire retirer les ovaires et les trompes préventivement.

"35 ans, j’étais prête, on était bien avec nos deux enfants, je me suis dit voilà, allons-y c’est le moment, ce n’est pas la peine de risquer quelque chose. J’avais vu ma mère vraiment malade, elle était partie en quatorze mois, je me suis dit : je ne veux pas ça pour mes enfants, donc on y va", raconte-t-elle.

A 44 ans, Gwenaëlle reste suivie chaque année dans le cadre d'un dépistage du cancer du sein. Sa fille de 17 ans, quant à elle, pourra faire le test génétique, conseillé à partir de 20 ans.

Des dépistages en hausse

Chaque année 5 à 10% des cancers du sein sont dépistés dans un contexte de prédisposition génétique. Rien qu'à l’Institut Curie, plus de 4000 tests sont réalisés.

Aujourd’hui, la recherche en oncogénétique a déjà permis d’identifier plus de 80 gènes de prédisposition génétique à certains cancers. C’est le cas notamment pour certaines formes de cancers du sein ou du côlon chez l’adulte ou de tumeur de la rétine chez l’enfant. Plus de 200 professionnels de l’oncogénétique collaborent actuellement au sein du Groupe Génétique et Cancer (GGC).

Orlane Edouard