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Politique

Tentation Macron, défiance d'Hamon: Valls réunit ses troupes

Tentation du vote Macron, isolement des Vallsistes dans la campagne de Benoît Hamon: l'ancien Premier ministre réunit ses soutiens ce mardi pour parler stratégie.

Après quelques semaines passées en Espagne, loin du tumulte de la campagne, Manuel Valls est de retour ce mardi. Au programme, deux rendez-vous avec l'aile droite du PS: l'un avec son "comité politique" le matin, puis une réunion élargie à l'ensemble des amis le soir, salle Colbert, à l’Assemblée nationale.

Ces discussions devraient revêtir une importance particulière dans le camp des Vallsistes, inquiets de la campagne de Benoît Hamon et tentés par le vote Macron. Et pour cause, un mois après le second tour de la primaire de la gauche, l'entourage politique de l'ancien Premier ministre est quasiment absent de l'équipe de campagne de Benoît Hamon, dont le programme été jugé "radical" par Jean-Marie Le Guen ce mardi.

Les Vallsistes isolés

Si Vincent Peillon et Arnaud Montebourg et leurs proches ont été intégrés au nouvel organigramme du vainqueur de la primaire présenté dimanche, seuls trois soutiens de Manuels Valls y figurent. Un isolement qui inquiète au Parti socialiste. "On a été très peu sollicité" explique Francis Chouat dans l'Opinion ce lundi.

"Je lui ai fait savoir que quand on est socialiste, on rassemble son camp", déplore également le député François Loncle, ancien ministre de François Mitterrand. 

De son côté, le député Yves Blein devrait publier ce mardi une missive adressée au patron du PS Jean-Christophe Cambadélis. Dans son courrier, révélé par Les Echos, le député reproche à Benoît Hamon de "tourner le dos" à une partie de son camp et réclame l'organisation d'un conseil national. 

Les membres du gouvernement dans l'embarras 

La plupart des ministres du quinquennat de François Hollande, dont plusieurs avaient affichés leur soutien à Manuel Valls, restent à distance de la campagne de Benoît Hamon. Michel Sapin, Jean-Yves Le Drian, Stéphane Le Foll: tous se désolent de l'orientation donnée par Benoît Hamon à la campagne PS.

"Contrairement à mes vœux, plus il avance, moins il s’ouvre" s'inquiète l'un d'entre eux -sans être mentionné- dans le journal Le Monde.

Entre tentation Macron et "loyauté"

Deuxième inquiétude, celle de la tentation du vote Macron. Déjà plusieurs Réformateurs ont franchi le Rubicon, le dernier sur la liste étant le député Christophe Caresche, ancien soutien de Manuel Valls. "Hamon a passé trois semaines à courir derrière les 2% de Jadot. Pendant ce temps, 50% des électeurs de François Hollande sont partis chez Macron" souligne Philippe Doucet député du Val-d’Oise dans l'Opinion. Mais quelle cohérence à donner au PS si tous les Vallsistes changent de camp? 

"Dans le moment où on est, il ne peut pas être pris en défaut de loyauté. Il faut donner sa chance à Hamon" estime Francis Chouat maire d'Evry

Face à la menace, de plus en plus significative, d'un éclatement du parti, Manuel Valls, qui avait prévu de se mettre en retrait, devrait donc sortir de sa réserve pour remettre la campagne "sur ses rails"

Maëva Poulet