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Politique

Après sa défaite, quel avenir pour Manuel Valls?

Défait à la primaire à gauche, Manuel Valls n'est plus Premier ministre et ne sera pas candidat à la présidentielle. Son avenir s'écrit en pointillés, entre législatives et congrès du PS.

?Sitôt la victoire de Benoît Hamon à la primaire à gauche officielle, les observateurs ont évoqué la situation de ce dernier dans les sondages, les alliances possibles sur sa gauche. Un sondage Kantar Sofres-Onepoint a sondé les chances de tous les candidats à la présidentielle, indiquant notamment qu’Emmanuel Macron conservait une avance importante sur le candidat désigné par les sympathisants de la majorité. Mais c’est la destinée d’un autre homme qui paraît la plus mystérieuse: Manuel Valls, vaincu ce dimanche soir à l’issue de la primaire à gauche.

Retour à Evry

Démissionnaire de Matignon début décembre, puis candidat malheureux (et largement battu au second tour) dans ce scrutin préliminaire, l’avenir du défenseur du bilan du quinquennat dans cette primaire semble se refermer. Après avoir félicité son adversaire, le qualifiant de "candidat de notre famille politique", Manuel Valls est resté flou. Pour ce qui est de son quotidien immédiat, l’ancien chef du gouvernement a annoncé qu’il allait passer quelque temps dans la ville dont il fut le maire entre 2001 et 2012, Evry (Essonne), auprès de ses proches.

Il a retrouvé récemment son siège de député, confié à son suppléant Carlos Da Silva durant ses années gouvernementales. Il n’est pas impossible qu’il le garde au-delà du printemps car, comme le signale le site de LCI, l’investiture dans sa circonscription a été remise à plus tard par le PS.

Son destin national, toutefois, n’est plus entièrement entre ses mains. Un individu présenté comme "un ténor de la majorité" explique ainsi sur le site des Echos: "Son échec définitif, ce serait la victoire de Macron à la présidentielle. S'il y parvient, Valls disparaît". Il lui faudra donc espérer un échec du fondateur d'"En marche!" à la présidentielle voire s’engager dans cette dernière pour aider à lui damer le pion.

Un rendez-vous dans quelques mois

Pour le chef du service politique de TF1, Christophe Jakubyszyn, le danger pesant sur Manuel Valls est peut-être ailleurs pourtant: "Il a intérêt à croiser les doigts pour que Benoît Hamon ne fasse pas un trop gros score à la présidentielle qui le mettrait en orbite pour devenir le premier secrétaire du PS. Dans le cas contraire, Manuel Valls pourrait essayer de prendre le parti." Le congrès du Parti socialiste n’est jamais qu’en automne.

Robin Verner