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Parti communiste français

Retraites: Roussel accuse Mélenchon et les insoumis d'avoir "pourri les débats" à l'Assemblée nationale

Le patron du Parti communiste prend à nouveau ses distances avec La France insoumise après des dissensions dans l'hémicycle. "On a une stratégie clairement différente", a jugé ce mercredi l'ancien candidat à la présidentielle qui se dit "solidaire de l'intersyndicale".

La tension entre les communistes et La France insoumise ne redescend pas. Cinq jours après la fin des débats à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites, Fabien Roussel critique sévèrement la stratégie parlementaire des insoumis qui ont maintenu leurs amendements jusqu'au bout.

"Mon sujet n'est pas de critiquer Jean-Luc Mélenchon ou les députés insoumis qui ont fait ce choix de pourrir le débat et je le regrette profondément. Ce n'est pas du tout notre façon de faire du débat", a tancé ce mercredi le dirigeant du Parti communiste sur BFMTV-RMC.

"On a une stratégie clairement différente"

Jeudi dernier, la Nupes s'est publiquement divisée sur l'opportunité d'accélérer les débats et de parvenir à discuter de l'article 7 qui devait statuer sur le recul de l'âge de départ à la retraite à 54 ans.

Après le retrait des amendements des communistes, Jean-Luc Mélenchon avait jugé ce retrait "incompréhensible". "Pourquoi se précipiter? (...) Hâte de se faire battre?" s'était ainsi interrogé le fondateur de La France insoumise sur son compte Twitter.

Les socialistes et les écologistes avaient également retiré la majorité de leurs amendements avec l'espoir d'accélérer les discussions. Finalement, après huit jours de séance - un temps de débat relativement court décidé par le gouvernement qui s'est appuyé sur l'article 47.1 de la Constitution -, les députés n'ont pas réussi à aller au-delà de l'article 2, au grand dam d'Olivier Dussopt, rouge de colère au moment de conclure les débats.

"On a une stratégie clairement différente de LFI", a décrypté Fabien Roussel.

"Solidaires de l'intersyndicale"

"Cette intersyndicale nous a dit 'il faut aller à l'article 7 et qu'il y ait un vote sur l'article 7. Nous, nous avons tout fait pour jusqu'à retirer nos amendements et nous sommes solidaires de l'intersyndicale", assure ainsi l'ancien candidat à la présidentielle.

Philippe Martinez, le numéro 1 de la CGT a lui-même tancé la tactique retenue par LFI, accusant sur notre antenne dimanche Jean-Luc Mélenchon de ne pas favoriser "la clarté des débats et des positions".

En filigrane, ce sont deux stratégies qui se sont opposées: celle d'un côté qui consiste à ralentir les débats, en regrettant que le gouvernement choisisse un temps de débat court, permettant de l'accuser de "déni de démocratie". De l'autre, l'espoir que l'article 7 soit rejeté, permettant à la gauche d'arguer d'un vote contre et pousser l'exécutif à reculer.

Du côté des insoumis, on assume la stratégie, assurant avoir privé la majorité présidentielle d'une éventuelle victoire parlementaire sur la retraite à 64 ans avec un risque de démobiliser la rue avant la date du 7 mars. Les syndicats appelent ce jour-là à "mettre la France à l'arrêt".

Marie-Pierre Bourgeois