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Malgré ce qu'affirme Éric Ciotti, Rachida Dati est toujours membre des Républicains

Éric Ciotti et Rachida Dati au centre, lors de la réunion des Républicains marquant la fin des vacances d'été au Cannet, dans le sud de la France, le 27 août 2023

Éric Ciotti et Rachida Dati au centre, lors de la réunion des Républicains marquant la fin des vacances d'été au Cannet, dans le sud de la France, le 27 août 2023 - NICOLAS TUCAT / AFP

Sur TF1, Éric Ciotti a réaffirmé, jeudi 15 février, que Rachida Dati n'était plus membre des Républicains. En dépit de ce qu'indiquent les statuts et le règlement du parti.

"C'est du bon sens!", a martelé Éric Ciotti dans la matinale de TF1 ce jeudi 15 février. Rachida Dati "n'est plus membre des Républicains", a-t-il affirmé, tandis que la maire du 7e arrondissement a nouvellement été nommée ministre de la Culture.

"Il n'y a pas besoin d'exclusion [...] Pour être membre d'un parti politique, il faut y adhérer", a ajouté le patron des LR.

Avant de se justifier une dernière fois: "Elle n'est plus adhérente en 2024. Il n'y a pas besoin de procédure particulière".

"On ne peut pas être dehors et dedans"

"On ne peut pas être dans un gouvernement, donc dans une majorité, et dans un parti d'opposition", a-t-il ajouté. "La vie politique, c'est du bon sens et c'est de la logique. On ne peut pas être dehors et dedans."

Quelques jours plus tôt, c'est Annie Genevard, secrétaire générale et bras droit du chef du parti qui abondait dans le même sens auprès de nos collègues de Politico: "Elle ne fait plus partie de LR [...] Nous considérons que son entrée au gouvernement a signé sa sortie de LR", indiquait-elle.

Dès l'annonce de Gabriel Attal en janvier, Éric Ciotti s'était fendu d'un tweet qu'il voulait déjà très clair:

"Rachida Dati a fait le choix d’entrer au Gouvernement. (...) Elle ne fait désormais plus partie des Républicains. Nous sommes dans l’opposition, nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret."

En français dans le texte

Mais n'en déplaise au député des Alpes-Maritimes, à la différence d'une simple membre du parti qui devrait renouveler son adhésion, comme il veut le laisser penser, Rachida Dati est une élue. Ce qui signifie, si l'on s'en fie au statut et règlement du parti, que l'exclusion doit bien être "instruite" par le bureau politique.

Rachida Dati, superstar du remaniement
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"Le Bureau Politique exerce [...] le pouvoir de sanction statutaire à l’égard des adhérents du Mouvement titulaires d’un mandat électif et des adhérents exerçant une fonction gouvernementale", peut-on lire dans la quinzaine de pages du document officiel relatif aux statuts.

"Dans l’attente de la décision de sanction, le Président du Mouvement peut, après avis du Bureau Politique, décider de suspendre l’intéressé de sa qualité d’adhérent à titre provisoire", et ce, "en cas d'urgence", nous indique aussi ce texte.

Or, justement, selon Politico toujours, le bureau politique du parti qui s'est déroulé lundi 12 février n'a pas mentionné dans son ordre du jour, le "cas Dati". Alors même que d'autres sanctions et exclusions y ont pourtant été inscrites.

Droite dans ses bottes LR

Pas de quoi faire vaciller la nouvelle locataire de la rue Saint-Honoré. Fin janvier, l'élue parisienne s'amusait ainsi sur France Inter des frétillements que provoque son statut au sein de sa famille politique: "Si c’est une histoire de carte, je vais leur renvoyer!".

"Je suis toujours aux LR, j'attends toujours mon OQTF (obligation de quitter le territoire français, NDLR) des LR", avait-t-elle ironisé sur RTL quelques jours plus tôt.

Plus récemment, lors des questions au gouvernement du 13 février, Rachida Dati a tenu à rappeler à son confrère républicain, Hubert Brigand, que "les mesures" qu'elle souhaite mettre en œuvre, "c’est le programme des Républicains".

Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup. Et le canidé pourrait bien s'appeler "municipales de 2026". L'élue parisienne compte en effet faire partie de la course à la capitale, comme elle l'a rappelé mi-janvier. Et pour l'instant, Les Républicains n'ont pas trouvé meilleure candidate à lui opposer.

Hortense de Montalivet