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Retraites: Xavier Bertrand estime que "personne" ne souhaite le blocage du pays

Invité de BFMTV, le président de la région Hauts-de-France a déclaré que le gouvernement portait une "très lourde responsabilité" dans l'absence de dialogue avec les syndicats.

Sur BFMTV ce mardi, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand s'est exprimé sur la mobilisation contre la réforme des retraites, alors qu'une nouvelle journée de manifestations et de grèves reconductibles se profile le 7 mars.

Convaincu qu'une réforme est nécessaire et qu'il "faut accepter de travailler deux ans de plus (...) mais pas pour tout le monde", l'ancien ministre de la Santé de Nicolas Sarkozy a estimé que les Français ne souhaitaient pas le blocage du pays, alors que plusieurs syndicats ont appelé à une grève reconductible dans leur rang à partir du 7 mars.

"Qui peut souhaiter le blocage du pays? Qui peut souhaiter que ceux qui ont besoin de travailler soient bloqués? Personne", a déclaré Xavier Bertand.

Des propos qui viennent s'opposer au sondage Elabe "L'Opinion en direct" pour BFMTV publié le 1er février dernier, dans lequel 60% des Français interrogés indiquaient comprendre que les syndicats bloquent le pays pour faire reculer le gouvernement.

Appel au dialogue

Xavier Bertrand a néanmoins fustigé l'immobilisme de l'exécutif dans le dialogue avec les opposants à la réforme, et notamment avec la CFDT de Laurent Berger, un syndicat réformiste.

"Le fait de ne pas établir de dialogue avec ces gens-là, ce n'est pas responsable de la part du gouvernement", a-t-il jugé, avant de mettre en garde contre tout recours à la violence:

"Jamais la violence ne peut être acceptée dans une société comme la nôtre. On doit pouvoir entendre sans qu'il y ait de la violence, il ne peut pas y avoir de rapport de force par la violence".

"Le gouvernement ne veut pas entendre"

Xavier Bertrand a profité de cette prise de parole pour rappeler les trois conditions qui permettraient, selon lui, de rendre la réforme "un peu plus acceptable": le départ à la retraite automatique à taux plein après avoir travaillé 43 ans, mettre un terme aux régimes spéciaux de manière directe, sans "clause du grand-père", et permettre aux femmes ne possédant pas une carrière pleine de partir deux ans avant les 67 ans normalement prévus.

"Aujourd'hui, j'ai le sentiment d'avoir permis avec d'autres de faire avancer le débat. Mais le gouvernement ne veut pas entendre jusqu'au bout", a conclu Xavier Bertrand.
Jules Fresard