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"Ce 7 mars arrive un peu tard": la macronie sereine avant la mobilisation contre la réforme des retraites

Des manifestants devant les Invalides le 31 janvier 2023, en marge de la seconde journée de mobilisation contre la réforme des retraites à Paris.

Des manifestants devant les Invalides le 31 janvier 2023, en marge de la seconde journée de mobilisation contre la réforme des retraites à Paris. - ALAIN JOCARD / AFP

Alors que les syndicats ont appelé à des grèves reconductibles contre la réforme des retraites à compter du 7 mars, la macronie mise sur un rapide essoufflement de la mobilisation.

À une semaine de la nouvelle journée de mobilisation et des grèves reconductibles contre la réforme des retraites, l'exécutif et les députés de la majorité affichent une certaine sérénité. En coulisses, aucun d'eux ne semble inquiet.

"Ce sera costaud le 7 mais après, ce sera difficile à tenir pour les syndicats", mise un ministre. Un autre confirme: "Le vrai sujet, c'est plutôt le 8 ou le 9." 

La macronie pense, ou espère, que les organisations syndicales n'arriveront pas à faire durer les blocages, contrairement aux dernières grèves contre une réforme des retraites fin 2019 et début 2020. Et ce, pour deux principales raisons.

"Faire grève, ça coûte cher, résume un membre du gouvernement, surtout dans un contexte d'inflation et de retour de vacances où les Français ont dépensé." Ce qui pourrait en dissuader certains de reconduire la grève durant des jours... voire des semaines.

Preuve en est, selon la macronie, le taux de grévistes a fortement diminué, au fil des dernières journées de mobilisation. Par exemple, le 9 février, à l'occasion de la troisième journée de mobilisation, le taux de grévistes à la SNCF s'établissait à 25% contre 46,3% le 19 janvier dernier.

Des blocages trop tardifs?

Le timing des blocages est la deuxième raison qui rassure la macronie. Fin 2019 et début 2020, les blocages et grèves reconductibles sont apparus très rapidement, au début du conflit. 

"Ce 7 mars arrive un peu tard après la bataille", analyse un député, qui ajoute que "le temps de la mobilisation est un peu passé et les gens ont compris que la réforme serait adoptée."

Cet élu aimerait rapidement passer à autre chose. Justement, ce mardi matin, en réunion de groupe Renaissance à l'Assemblée, des députés ont plaidé pour que le projet de loi "travail" soit examiné avant le projet de loi "immigration". Histoire de calmer les esprits, et surtout de rapidement passer à autre chose.

Agathe Lambret, Léopold Audebert et Thomas Soulié