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Les Républicains

"Régression ethnique": Pradié accuse Retailleau de "dévoyer les valeurs fondamentales" de la droite

Le député LR Aurélien Pradié lors d'une réunion publique à Pessac, en Gironde, le 24 février 2023

Le député LR Aurélien Pradié lors d'une réunion publique à Pessac, en Gironde, le 24 février 2023 - Philippe LOPEZ © 2019 AFP

Le député du Lot prend très clairement ses distances avec les propos tenus par le sénateur de Vendée. "C’est là une limite infranchissable si nous ne voulons pas que la droite disparaisse", avertit-il.

Aurélien Pradié-Bruno Retailleau. Si les deux hommes appartiennent au même parti, Les Républicains, ils s'échangent rarement des amabilités. C'est même l'inverse, tant les coups pleuvent entre le député du Lot, chantre d'une "droite sociale" et le patron des sénateurs LR, tenant d'une ligne dure et conservatrice.

Le premier ne s'est pas gêné pour dire tout le mal qu'il pensait des déclarations du second, qui a évoqué une prétendue "régression vers les origines éthniques", après les violences urbaines de ces derniers jours.

"Guerre des races"

"Le goût du politiquement incorrect, l’apparente intellectualisation des maux de la société ne peuvent pas justifier de dévoyer nos valeurs fondamentales", le tacle Aurélien Pradié ce mercredi dans une interview pour Le Monde.

"C’est là une limite infranchissable si nous ne voulons pas que la droite disparaisse", avertit le parlementaire de 37 ans, estimant que "ni Charles Pasqua, ni Philippe Séguin n’auraient toléré de tels propos."

Selon lui, ces figures de la droite "auraient été fermes sur le rétablissement des valeurs et de l’ordre républicains, mais jamais ils n’auraient basculé dans un réveil de guerre des races". Et le Lotois de marteler à l'adresse du sénateur de Vendée:

"N'ajoutons pas à l'effondrement de la gauche celui de la droite gaulliste".

"Immigration non contrôlée"

S'il a pris ses distances lors de la séquence retraites, Aurélien Pradié souscrit néanmoins aux propositions extrêmement fermes de sa formation pour "rétablir l'ordre républicain", et évoque, lui aussi, un lien entre les violences et "l'immigration non contrôlée".

"Il existe un divorce intégral dans certains quartiers et une haine de la France", juge l'élu de droite, qui avertit: "ne pas regarder lucidement les choses, ne pas accepter de dire que nous avons un défi migratoire et d’intégration à gérer, c’est donner du carburant à l’extrême droite."

Baptiste Farge