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Les Républicains

"La question ne se pose pas": Éric Ciotti ne veut pas que LR participe à l'élargissement de la majorité

Eric Ciotti le 17 février 2023 à l'Assemblée nationale

Eric Ciotti le 17 février 2023 à l'Assemblée nationale - Ludovic MARIN / AFP

Alors que l'exécutif entend "élargir la majorité", le patron des LR veut rester "dans une opposition à Emmanuel Macron". Pourtant, Éric Ciotti a refusé de voter pour la motion de censure à l'encontre du gouvernement Borne.

Le président des Républicains Eric Ciotti a confirmé ce dimanche le refus de son parti de participer à un élargissement de la majorité présidentielle et mis en garde contre les débauchages individuels qui ne pourraient que "contribuer à une radicalisation des positions".

Le président Emmanuel Macron a confié mercredi à la Première ministre Elisabeth Borne la mission "d'élargir la majorité", mission qui s'annonce particulièrement ardue compte tenu des dégâts causés par l'adoption au forceps de la réforme des retraites.

"Cette question (d'élargir la majorité à LR) ne se pose pas. Elle aurait pu se poser au lendemain des dernières élections législatives mais ni Emmanuel Macron ni les Républicains ne l'ont souhaité. Je ne vois pas ce qui changerait cette équation aujourd'hui", a expliqué Eric Ciotti dans un entretien au Figaro publié ce dimanche.

Risque de "radicalisation des positions"

"Tout débauchage individuel contribuera à une radicalisation des positions", avertit le député des Alpes-maritimes.

"Nous avons été élus dans une opposition à Emmanuel Macron, sur le respect d'une droite forte et cohérente. C'est ce qui continuera de me guider", insiste-t-il.

Selon lui, "Les Républicains constituent la seule et dernière alternative face au choc terrifiant entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen qui se profile au second tour de l'élection présidentielle, en 2027".

Division sur le vote de la motion de censure

Les Républicains sont apparus plus divisés que jamais après l'emploi du 49.3 sur la réforme des retraites, 19 députés LR sur 61 ayant voté une motion de censure contre le gouvernement, quitte à aller à contre-courant de leurs leaders qui soutenaient la réforme.

"Le devoir de cohérence s'est trouvé contrarié par la volonté de certains de nos parlementaires et aussi de nos militants, d'exprimer d'abord leur opposition à Emmanuel Macron. Je peux comprendre ce sentiment. Je comprends moins la volonté des autres d'utiliser ce débat difficile pour tenter une échappée personnelle au détriment de l'unité de leur parti", a commenté le président de LR en justifiant d'avoir retiré à Aurélien Pradié sa fonction de vice-président.

Bardella tend la main aux "patriotes sincères" de LR

De son côté, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a tendu la main dimanche aux "patriotes sincères" de LR pour les élections européennes de 2024, après un premier geste envers les députés Les Républicains ayant voté la censure contre le gouvernement.

"Je suis parfaitement prêt à ouvrir notre liste aux élections européennes, comme notre liste aux élections municipales, à des patriotes sincères qui viendraient de LR et qui veulent avec nous défendre le modèle social français et protéger notre civilisation qui est aujourd'hui remise en cause", a assuré sur France 3 l'eurodéputé.

Assurant que sa "seule boussole, c'est l'intérêt des Français", mais qu'il ne "s'agit pas de faire l'union des droites", Jordan Bardella a confirmé son invitation aux "gens de LR qui sont des patriotes sincères, des amoureux de la France" de "venir travailler" avec le RN, après avoir annoncé que, en cas de dissolution, son parti n'opposerait pas de candidats aux députés LR ayant voté la censure du gouvernement pour faire barrage à la réforme des retraites.

S.R. avec AFP