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Législatives: le projet des "Républicains" validé, au sein d'un parti divisé

Jean-Pierre raffarin, à la sortie du bureau politique.

Jean-Pierre raffarin, à la sortie du bureau politique. - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Le projet des "Républicains" pour les législatives a été validé par le bureau politique du parti ce mardi. Au delà, François Baroin veut tenir ses troupes, parmi lesquelles des velléités de rapprochement avec Emmanuel Macron se sont déclarées.

Les membres du bureau politique des "Républicains" (LR) ont validé mardi, sans vote, leur projet amendé en vue des législatives, en "réaffirmant avec force leur volonté de gagner ces élections autour de leur chef de file François Baroin".

Un projet présidentiel amendé pour les législatives

Ce projet, qui sera présenté mercredi matin au siège du parti à Paris, modifie le projet de François Fillon, battu au premier tour de la présidentielle, avec des mesures en faveur du pouvoir d'achat des Français. Il prévoit ainsi une baisse de 10% de l'impôt sur le revenu de tous les ménages, la suppression de l'augmentation de la TVA, le rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées.

"Les Républicains souhaitent la réussite de la France et ce sont nos candidats qui porteront le meilleur projet pour notre pays", a affirmé Bernard Accoyer, secrétaire général de LR, lors du bureau politique auquel ont participé environ 90 personnes.

Dans un entretien disponible sur le site du Figaro ce mardi, François Baroin a assuré que ces modifications apportées au projet présidentiel étaient "indispensables" et avaient été décidées "dans le consensus (...) parce que les Français ont exprimé au premier tour un besoin de changement et nous ont adressé des messages. Je n'oublie pas que la chute dans les sondages a commencé bien avant les affaires."

La tentation de "l'aventure"

La question des éventuels ralliements au camp Macron a également été abordée lors du brureau politique, alors que certains ténors (juppéistes notamment, Jean-Pierre Raffarin, Fabienne Keller ou Christian Estrosi) seraient prêts à travailler avec les macronistes. François Baroin a affirmé que "tout membre de LR qui rejoindrait un autre mouvement ou parti se placerait de lui-même en dehors de notre famille politique". Il y a quelques jours, il avait menacé Bruno le Maire de présenter un candidat "Les Républicains" contre lui dans sa circonscription de l'Eure s'il venait à confirmé sa volonté de s'inscrire dans la logique d'une éventuelle majorité présidentielle.

Dans Le Figaro, le nouveau patron de la droite n'a pas voulu s'attarder sur de possibles ralliements de membres de son camp à Emmanuel Macron:

"Je ne m'arrête pas sur telle ou telle personnalité pour laquelle j'éprouve de l'amitié, de l'estime et avec qui j'ai mené des combats. Mais nous ne faisons pas la même analyse. Certains sont tentés par une aventure d'ouverture? Cela a toujours existé."

Tout en mettant en garde contre "la violence dans les mots", Jean-Pierre Raffarin a tenu à "réaffirmer" son "appartenance" à sa famille politique, plaidant pour "l'alternance la plus forte possible". Alors que des rumeurs courent sur son possible ralliement au futur président, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a affirmé: "Je suis un écran de fumée. Si je suis là ce soir, c'est que je sais où j'habite". Didier Fasquelle, député élu dans le Pas-de-Calais, quant à lui, a tweeté dans le même sens. 

Des voix discordantes

Invitée de BFMTV ce mardi soir, Nadine Morano, députée européenne, a minimisé les envies de grand large au sein de son parti: "C’est très, très, très minoritaire. Je dois dire qu’on a eu un bureau politique où tout le monde était réuni, travaillant à un seul objectif : gagner les législatives."

"Notre objectif, très clairement, c’est de gouverner avec un vrai projet qui va aller contre celui de monsieur Macron",a poursuivi l'eurodéputé.

Un peu plus tôt, Christian Estrosi n'avait pas l'air d'espérer une confrontation au sein de l'exécutif: "Quelque part, si demain, il peut y avoir des points d’accord qui permettent d’apporter des réponses concrètes à notre pays, à son économie, à la victoire contre le terrorisme et contre l’insécurité, pourquoi nous interdirions-nous ceci, pourquoi faire des législatives une revanche?" 

L'enjeu est ailleurs, d'après lui: "Il faut construire une nouvelle majorité, qu’elle soit de coalition ou qu’elle soit d’addition ou non, qui permette à la France de se réformer."

R.V. avec AFP