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Le Maire détaille les conditions d’un ralliement avec Macron

Bruno Le Maire était l'invité de BFMTV ce lundi soir. Au micro de Ruth Elkrief, il a renouvelé son envie de travailler au sein d'une majorité présidentielle. Il a posé les conditions d'un accord en ce sens.

Bruno le Maire, député élu dans l'Eure et ancien candidat à la primaire à droite, n'a pas fait mystère de sa volonté de s'associer à une majorité présidentielle, en appui du quinquennat d'Emmanuel Macron dès la victoire de ce dernier. Ce lundi, il a expliqué qu'il se réjouissait de la victoire d'Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle:

"C’est le renouvellement qui a gagné hier avec Emmanuel Macron et moi je m’en réjouis pour notre pays. Ce qui compte c’est qu’il y ait un peu d’espoir qui naisse dans notre pays." 

"Pourquoi ne pas saisir la main tendue?"

Il a dit ne pas nécessairement escompter un portefeuille mais simplement être désireux d'aider le prochain chef de l'Etat à appliquer sa politique, en conformité avec le programme de son propre camp:

"Si Emmanuel Macron est prêt, comme il l’a dit, à faire appel à des gens du centre-gauche, du centre, de la droite, de la droite gaulliste et qu’il fait une place dans la dignité, et non dans le débauchage, pourquoi fermerions-nous la porte à droite? Il dit: 'Ma première décision sera de réformer le droit du travail, de le simplifier, de simplifier le Code du travail'. Nous avons été des dizaines à droite et au centre à dire ça à longueur de journées sur les plateaux de télévision. Pourquoi on ne saisirait pas la main tendue pour le faire, enfin?"

"Les vieilles querelles ne m'intéressent plus"

A François Baroin, qui dirige la campagne des "Républicains" pour les législatives et veut imposer un gouvernement de cohabitation à Emmanuel Macron, il a répondu: "Où est la cohérence ?" Il a alors poursuivi:

"Il faut de la clarté, dire: 'oui nous pouvons nous retrouver sur beaucoup de points avec Emmanuel Macron sur les entreprises, l'entrepreneuriat, le Code du travail, la sécurité, l'éducation'. Le vrai clivage n’est pas avec Emmanuel Macron, il est avec Jean-Luc Mélenchon, qui appelle déjà à un troisième tour social, qui est vindicatif, avec Marine Le Pen dont on a vu que les propositions amèneraient la France droit dans le mur." Définitif, il a assuré: "Je veux une France unie et qui avance. Les vieilles querelles, ça ne m’intéresse plus."

Le Maire trouverait "sectaire" d'avoir à affronter un candidat "LR"

Bruno le Maire a tout de même désigné quelques divergences qui le séparent de la feuille de route que s'est fixée Emmanuel Macron comme programme élyséen. "J'aimerais qu’il ait des positions plus fortes sur certains sujets: la lutte contre l’islam politique, qui, je pense, disloque la société française aujourd'hui; la ruralité il faut faire beaucoup plus pour les territoires ruraux."

S'agissant de son sort particulier, alors que François Baroin a menacé de présenter un candidat "Les Républicains" dans sa circonscription normande si l'ancien ministre de l'Agriculture concrétisait son rapprochement avec Emmanuel Macron, Bruno Le Maire a aussi livré quelques mots. "Moi je suis un homme de droite, je me présenterai comme tel. Si les Républicains veulent me retirer mon investiture…faire preuve de sectarisme comme ça, je trouve ça dommage et un peu triste."

R.V.