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Les Républicains: Estrosi plaide pour "une majorité de coalition" avec Macron

Christian Estrosi, qui a annoncé son intention de redevenir maire de Nice ce lundi, était l'invité de BFMTV ce mardi soir. Il a enjoint sa famille politique de "respecter" les personnalités de la droite et du centre qui se rapprocheraient d'Emmanuel Macron.

Au lendemain de l'annonce de son intention de redevenir maire de Nice, et de quitter de facto la présidence du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Estrosi était l'invité de Ruth Elkrief ce mardi soir. Celui dont il a été dit qu'il avait refusé un ministère dans le gouvernement qui accompagnera Emmanuel Macron (ce que le secrétaire général d'"En marche!" a démenti lundi soir) ne tarit pas d'éloges sur le prochain chef de l'Etat. Il l'a ainsi dépeint en ces termes:

"On voit une situation inédite avec un jeune président de la République qui, hors formation traditionnelle, a bousculé tous les tabous en affirmant lui-même qu’il n’était pas engagé à droite ou à gauche qu’il s’engageait vers une politique de progrès."

Christian Estrosi plaide le pluralisme

Selon lui, cette élection, qui a vu Les Républicains sortis dès le premier tour, représente un véritable coup de semonce à l'égard de son mouvement: "Au moment où ce jeune président est élu, on voit bien qu’il risque de ringardiser les autres formations politiques, sachons nous remettre en cause. (...) Quelque part, si demain, il peut y avoir des points d’accord qui permettent d’apporter des réponses concrètes à notre pays, à son économie, à la victoire contre le terrorisme et contre l’insécurité, pourquoi nous interdirions-nous ceci, pourquoi faire des législatives une revanche?"

Interrogé sur le cas de Bruno Le Maire, qui envisage d'intégrer une éventuelle majorité présidentielle, Christian Estrosi s'est montré pour le moins compréhensif, invitant même sa famille politique à faire preuve de davantage de bienveillance:

"Si certains font ce choix de servir la France à leur manière dans un gouvernement à venir, sachons-les respecter. Il faut faire preuve d’humilité et pas d’arrogance. Il faut faire preuve de tolérance alors que nous avons été considérablement radicalisés durant cette campagne. Donc, le mot de ‘rassemblement’ devrait être le premier mot à prononcer. Et ‘rassembler’, ça veut dire respecter les différences de vue."

"Ce serait envoyer Emmanuel Macron dans les bras de la gauche"

Il a ainsi appelé le parti Les Républicains, dont le chef de file aux législatives François Baroin a menacé d'envoyer un candidat concurrent face à Bruno Le Maire aux législatives, à ne pas adopter "une ligne d'exclusion". Selon lui, une telle dureté reviendrait à faire "un cadeau immense à la gauche, ce serait envoyer Emmanuel Macron dans les bras de la gauche, ce dont il ne semble pas vouloir lui-même".

L'ancien ministre de François Fillon a évoqué une dernière fois la question des législatives: "Il faut construire une nouvelle majorité, qu’elle soit de coalition ou qu’elle soit d’addition, qui permette à la France de se réformer." Contrairement aux mots de "coalition" ou "addition", ceux d'"opposition" et "cohabitation" n'ont pas été prononcés. 

R.V.