Un député Renaissance prêt à travailler avec des élues RN, tout en "se battant pied à pied" contre LFI

L'élu du Lot-et-Garonne dit vouloir combattre les députés LFI qui "proposent une opposition systématique". Il ne dit pas non en revanche à un travail en commun avec le RN au niveau local.

Une prise de position qui ne passe pas. Le député Renaissance (ex-LaREM) Michel Lauzzana a déclaré mercredi dernier à Sud Ouest être prêt à travailler avec le RN dans sa région, mais vouloir lutter contre LFI à l'Assemblée nationale. Cette annonce a suscité la colère de certains députés insoumis comme Alexis Corbière dimanche sur Twitter.

"Au moins, c'est clair. Mais, jusqu'où iront-ils dans cette alliance pour faire barrage à nos propositions?", a-t-il déploré.

"Combo succulent", a ironiquement tweeté Nadège Abomangoli, élue insoumise de la 10e circonscription de Seine-Saint-Denis.

"Se battre pied à pied" contre les insoumis

Dans l'article du journal local, le député Renaissance du Lot-et-Garonne déclare vouloir "se battre pied à pied face aux élus de LFI qui proposent une opposition systématique juste par posture".

L'ancien socialiste tance au passage la position du Premier secrétaire du parti Olivier Faure qui a farouchement soutenu l'accord entre le PS et LFI, évoquant un choix qui "conduit à la castastrophe".

"Il ne faut pas faire de l'idéologie pour faire de l'idéologie", estime-t-il.

À l'inverse, le député se dit, selon la citation relayée par Sud Ouest "prêt à travailler main dans la main avec les députés RN" de sa région. Sa motivation? "Faire avancer le territoire", explique-t-il. Il assure cependant être inquiet de la montée de l'extrême-droite et des populismes en Europe.

Après la publication de cet article, et près d'une semaine après la parution de celui de Sud Ouest, Michel Lauzzana a publié un communiqué dans lequel il assure que ses propos "ont été déformés et dénaturés par un des journalistes présents". Il affirme n'avoir jamais utilisé l'expression "travailler main dans la main avec le RN" et assure, auprès de BFMTV, "combattre avec la même force les deux extrêmes".

"Au regard du contexte local et l'élection de deux députés RN dans le département, j'ai seulement indiqué aux journalistes que je serai amené à croiser mes deux homologues du RN pour des dossiers d'intérêt local", argumente-t-il.

Dans un nouvel article, Sud Ouest précise que lors de sa conférence de presse de rentrée, Michel Lauzzana a estimé que les députées RN des environs, Hélène Laporte et Annick Cousin, étaient 'légitimes' et affirmé qu’il était donc "prêt à travailler avec elles".

Emmanuel Macron avait déclaré en juin dernier peu après les résultats des législatives que le RN et LFI ne "s'inscriv(aient) pas comme des partis de gouvernement". Il a récemment brandi la menace d'une dissolution de l'Assemblée nationale si les oppositions votaient une motion de censure sur la réforme des retraites.

Juliette Desmonceaux