"Chiche", "quand vous voulez": le RN et LFI mettent au défi Macron de dissoudre en cas de blocage sur les retraites
Un air de défi sur les bancs des oppositions. Après un dîner à l'Élysée ce mercredi soir qui a acté le principe d'un projet de loi pour faire passer la réforme des retraites, Emmanuel Macron a menacé de dissoudre l'Assemblée nationale en cas d'adoption d'une motion de censure, votée conjointement par les oppositions. De quoi pousser le Rassemblement national et la France insoumise à le prendre au mot.
"Chiche", a lancé Marine Le Pen ce mercredi matin sur son compte Twitter.
"Quand vous voulez"
Même son de cloche du côté de Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale.
"Quand vous voulez: la Nupes est prête à vous défaire", a lancé l'élue du Val-de-Marne sur le réseau social.
"Même pas peur!", a tweeté de son côté le député écologiste Benjamin Lucas.
"Si une motion de censure est adoptée, tout le monde repart en campagne"
Emmanuel Macron s'est dit prêt à attendre l'hiver prochain pour faire adopter la réforme des retraites via un projet de loi dédié. Pour autant, il a mis en garde les poids lourds de la majorité présent lors d'un repas à l'Assemblée nationale. En cas de motion de censure votée par les oppositions, il "dissout tout de suite" l'Assemblée nationale et de nouvelles élections législatives seront donc organisées.
"Je ne veux pas la chienlit. Si une motion de censure est adoptée, tout le monde repart en campagne", a-t-il encore assuré, selon un participant présent au dîner.
L'attitude des oppositions et la posture très maximaliste du président s'expliquent d'autant mieux que l'option d'une motion de censure adoptée semble peu probable.
Des LR qui ne devraient pas voter pour
Pour être adoptée, elle doit recueillir une majorité absolue des voix des députés de l'Assemblée, soit 289 suffrages. Dans la composition actuelle de l'hémicycle, il faudrait donc réunir les députés de la Nupes, du RN et du parti Les Républicains.
Si le RN et LFI pourraient s'accorder sur une motion de censure, comme l'a affirmé Manuel Bompard sur Public Sénat mardi, le vote de l'ensemble des écologistes et des socialistes, membres de la Nupes, semble plus incertain.
Quant aux LR, difficile de les imaginer refuser l'allongement de l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Olivier Marleix, le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, a déjà annoncé une attitude "pragmatique" face à cette mesure contenue dans le programme présidentiel de Valérie Pécresse.