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Loi immigration: Houlié affirme que "Macron lui a demandé de s'abstenir" plutôt que de voter contre

Le député Renaissance Sacha Houlié à l'Assemblée nationale le 5 janvier 2023

Le député Renaissance Sacha Houlié à l'Assemblée nationale le 5 janvier 2023 - Ludovic MARIN / AFP

Le député Renaissance n'a pas renoncé pour autant à voter contre le texte. Il indique au Monde que des proches d'Emmanuel Macron et des ministres lui ont promis de "hautes fonctions ministerielles" en cas de vote favorable.

Malgré les pressions, Sacha Houlié est resté droit dans ses bottes sur la loi immigration, contre laquelle il a voté en raison du durcissement du texte en commission mixte paritaire sous pression de la droite. Du moins, c'est le message que veut faire passer le député Renaissance qui n'hésite pas à révéler dans Le Monde qu'Emmanuel Macron "en personne lui a demandé de (s')abstenir" plutôt que de rejeter le texte.

Le parlementaire affirme également que des ministres et des proches du chef de l'État lui "ont promis des hautes fonctions ministérielles" en cas de vote favorable.

Une façon de mettre en valeur la fidélité de son engagement. Sacha Houlié a longtemps feraillé contre des mesures de la droite, dont certaines avaient été supprimées lors du passage du texte en commission des lois à l'Assemblée nationale - instance qu'il préside.

"Je ne vote pas un texte inconstitutionnel", a opposé l'élu de la Vienne à Emmanuel Macron, alors que le camp présidentiel compte lui-même sur le Conseil constitutionnel pour censurer certaines mesures poussées par la droite.

"Faut-il être ministre d'Emmanuel Macron à tout prix?"

Comme Sacha Houlié, 27 des 250 députés de la majorité ont voté contre le texte, tandis que 32 se sont abstenus. Autrement dit, près d'un quart de la majorité ne s'est pas prononcé pour le projet de loi.

Certains ministres, comme Clément Beaune qui avait organisé un dîner avec ses collègues contrariés par la copie largement durcie du projet de loi, n'ont pas mis à exécution leurs menaces de démission. Désormais, ces derniers font part de leur envie de prolonger leur bail, au moment où l'éventualité d'un remaniement se précise.

"Faut-il être ministre d’Emmanuel Macron à tout prix? C’est une question philosophique", estime Sacha Houlié dans Le Monde.

Baptiste Farge