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La France Insoumise

"Organisé à l'arrache": la Nupes annule son cortège vers l'Élysée en raison de divergences internes

Les 250 députés de gauche devaient se réunir ce mardi matin devant la présidence de la République à pied. Mais des divergences internes ont eu raison de l'initiative portée par les communistes.

De belles photos, un courrier ciselé adressé à Emmanuel Macron pour réclamer le retrait de la réforme des retraites et finalement une annulation. La Nupes qui devait ce mardi matin partir de l'Assemblée nationale pour se rendre à l'Élysée à quelques centaines de mètres à pied pour dire non à la retraite à 64 ans n'ira finalement pas. Avec des versions divergentes sur les bancs de la gauche pour expliquer ce couac.

"Avec l'ambiance actuelle au sein de la Nupes, on préfère prendre le temps de rediscuter tous ensemble", explique sobrement auprès de BFMTV.com le groupe communiste qui a lancé l'initiative ce vendredi.

"Moins flamboyant de remettre une lettre à travers une porte"

Les députés communistes avaient imaginé cette déambulation qui devait aboutir à un rassemblement pour rappeler à nouveau leur opposition à la réforme des retraites en pleine semaine de consultations politiques pour Élisabeth Borne. Avec un objectif: des images et des vidéos des 150 députés de la gauche avec leurs écharpes devant la présidence de la République.

Mais très vite, la question de la faisabilité de l'opération se pose. Les rassemblements sont interdits autour de l'Élysée. "Des questions de sécurité se posaient", affirme sobrement ainsi Alexis Corbière sur notre antenne.

C'est donc finalement l'option d'une déambulation pour remettre un courrier à l'un des collaborateurs d'Emmanuel Macron qui tient la corde.

"Ça devenait un peu moins flamboyant de remettre une lettre à travers une porte sur le côté de l'Élysée", résume-t-on du côté de la France insoumise qui évacue la question du contexte politique.

Tensions avec les communistes

"On n'a jamais eu d'excellentes relations avec Fabien Roussel. Donc la question de l'ambiance, je n'y crois pas trop...", explique encore le mouvement.

C'est que les passes d'armes, habituelles entre le patron des communistes et la France insoumise, ne sont pas rares. Ce lundi, l'ancien candidat à la présidentielle a jugé "la Nupes dépassée" et a appelé à "parler à toute la gauche", jusqu'à Bernard Cazeneuve, l'ancien Premier ministre de François Hollande.

Si cet entretien à L'Express a été réalisé avant la défaite de l'insoumise Bénédicte Taurine lors d'une législative partielle ce dimanche contre une socialiste dissidente, soutenue notamment par les anti-Nupes dont l'ancien locataire de Matignon, elle passe mal.

"Organisé à l'arrache"

Du côté des socialistes, l'enthousiasme pour participer au cortège jusqu'à l'Élysée n'était guère plus vif.

"On n'a jamais vraiment évoqué cette option de rassemblement. Ça a été organisé à l'arrache. En plus, le mardi matin est un jour important pour nous avec les réunions de groupe", avance un député PS.

Sans compter que le patron des députés socialistes Boris Vallaud et le patron du mouvement Olivier Faure sont auditionnés ce mardi après-midi par le Conseil constitutionnel pour défendre le recours qu'ils ont déposé pour faire censurer la réforme.

"Des fausses informations"

Mais pas question pour les communistes de reculer. Le groupe de gauche accuse même le député LFI Antoine Léaument qui évoque "l'annulation" de l'initiative de diffuser de "fausses informations".

Une poignée de communistes s'est bien rendue ce mardi matin à la rencontre de Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron dans une annexe de l'Élysée, d'après une information de BFMTV. Loin de la séquence très forte espérée. La France insoumise appelle de son côté à un rassemblement devant toutes les préfectures de France.

Marie-Pierre Bourgeois