Mathilde Panot salue "la parole de raison" d'Emmanuel Macron sur l'islamophobie

La patronne des députés insoumis s'est félicitée des propos du chef de l'État qui a appelé à éviter le "rejet des musulmans" près de six semaines après le début du conflit entre Israël et le Hamas.

Un satisfecit adressé au chef de l'État plutôt rare. La présidente des députés La France insoumise a salué ce vendredi la prise de position du chef de l'État qui ne s'est pas rendu à la marche contre l'antisémitisme dimanche.

"Je salue la parole qu'a eu Emmanuel Macron récemment en disant qu'on ne lutte pas contre l'antisémitisme en mettant au pilori nos concitoyens de confession musulmane", a lancé Mathilde Panot sur France 2.

"Je ne dis pas souvent ça sur Emmanuel Macron"

"Ça, c'est une parole de raison et je ne dis pas souvent ça sur Emmanuel Macron", a-t-elle encore reconnu.

Le locataire de l'Élysée a choisi de ne pas participer à la manifestation organisée à l'initiative des présidents des Assemblées Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, entraînant des piques de la droite et du Rassemblement national.

"Mon rôle n'est pas de faire une marche", leur a répondu le chef de l'État depuis la Suisse mercredi, visiblement agacé des critiques.

"Mon rôle est de continuer à préserver, dans cette période, l’unité du pays et de ne jamais renvoyer dos-à-dos les uns et les autres", a-t-il encore insisté.

Macron appelle à "ne jamais renvoyer dos-à-dos les uns et les autres"

"Il a raté un rendez-vous avec l'Histoire", avait tancé le lendemain sur RTL le patron du RN Jordan Bardella qui a marché aux côtés de Marine Le Pen, en dépit des vives critiques de la gauche. Même son de cloche pour le dirigeant des LR Éric Ciotti qui a dénoncé "la faute grave" d'Emmanuel Macron.

Cette marche se voulait une réponse à l'explosion des actes antisémites depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. 1.518 actes antisémites ont été recensés en France ces dernières semaines. 436 actes de ce type avaient été recensés pour l'ensemble de l'année 2022.

"On ne combat pas un racisme en propageant un autre combat raciste"

Emmanuel Macron avait été encore plus explicite le 8 novembre dernier lors d'un discours devant le Grand Orient de France. Sans citer nommément le RN, il avait accusé le mouvement de "prétendre soutenir nos compatriotes de confession juive en confondant le rejet des musulmans et le soutien des juifs".

"On ne combat pas un racisme en propageant un autre combat raciste, voilà ce que nous, nous disons", a avancé de son côté Mathilde Panot qui a boycotté la marche contre l'antisémitisme.

Son mouvement avait refusé de marcher aux côtés des députés RN, rappelant la condamnation à six reprises de son cofondateur Jean-Marie Le Pen pour antisémitisme.

À la place, les députés s'étaient rendus à proximité du Vel d'Hiv avant d'être hués par une dizaine de militants criant "Pas touche à la mémoire".

Marie-Pierre Bourgeois