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L'union de la gauche: mission impossible?

Emmanuelle Cosse et Jean-Vincent Placé quittent le siège du Parti socialiste, le 30 mars 2015

Emmanuelle Cosse et Jean-Vincent Placé quittent le siège du Parti socialiste, le 30 mars 2015 - Thomas Samson - AFP

Après sa défaite aux élections départementales, la quatrième depuis 2012, le Parti socialiste est en pleine restructuration et tente désormais de rassembler la gauche, quitte à faire des appels du pied aux Ecologistes, en froid avec le gouvernement depuis l'arrivée de Manuel Valls à Matignon.

Après la défaite socialiste aux départementales, une défaite à laquelle "chacun a sa part de responsabilité", a estimé mardi matin sur BFMTV-RMC Manuel Valls, l'heure est à la reconstruction de la gauche. Ainsi, le Premier ministre ne participera pas au Conseil des ministres franco-allemand mardi à Berlin et a reporté son déplacement à la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, afin de s'adresser aux députés socialistes.

Dialogue "renoué" avec EELV

Après la nouvelle claque électorale des départementales, le PS s'attelle désormais au rassemblement de la gauche en "renouant" avec son partenaire Europe Ecologie-Les Verts (EELV) qui reste sur l'exigence du changement de politique. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a rencontré lundi la patronne de EELV, Emmanuelle Cosse. "Le dialogue est renoué entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts", s'est félicité Jean-Christophe Cambadélis.

Une avancée dans les mots mais pas dans l'image puisque Jean-Christophe Cambadélis et Emmanuelle Cosse se sont affichés séparément pour s'exprimer devant sur cette réunion. d'autant qu'Emmanuelle Cosse a prévenu: "Le rassemblement, ça se construit. A un moment donné, il faut trouver des éléments de dialogue, mais aussi des actes", a-t-elle estimé.

Unis face au FN

Concrètement, quatre "groupes de travail" ont été mis en place: situation économique, thématiques écologistes, montée du Front national, et questions électorales, notamment l'union de la gauche lors des prochains scrutins, devront être discutés.

Pour Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, il est "invraisemblable que le PS, EELV voire le Front de gauche ne soient pas associés dans l'unité là où le FN pourrait l'emporter, c'est-à-dire pour les régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca".

"Si rassemblement il doit y avoir à un moment, ce rassemblement doit se faire sur un projet", a toutefois nuancé Emmanuelle Cosse. "On est dans une position de discussion", s'est-elle félicitée, mais "si les Français on voté ce qu'ils ont voté à quatre échéances successives, c'est parce qu'ils veulent que quelque chose change".

Un "cap" maintenu mais des "annonces à venir

Une demande forte de changement de politique, martelée également depuis les résultats dimanche soir chez les socialistes "frondeurs" et à l'aile gauche du PS. Manuel Valls, qui dimanche soir annonçait encore "garder le cap", sera présent à la réunion de groupe des députés socialistes mardi en fin de matinée à l'Assemblée nationale ainsi qu'à la séance des questions au gouvernement dans l'après-midi.

L'Elysée continuait de parler d'un "cap maintenu" mais promettait "des annonces dans les prochains jours" afin de "redresser l'économie par la stimulation de l'investissement public ou privé" ou encore de lutter "contre les injustices en valorisant le travail". Jean-Christophe Cambadélis a annoncé qu'il allait aussi rencontrer le Parti radical de gauche, le Front démocrate, les communistes "s'ils le souhaitent".

Le Parti de gauche pas favorable à la discussion

Pour le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon "nous enverrons une indication, mais ils nous ont répondu dès hier soir qu'ils n'étaient pas favorables à la discussion avec nous", a dit le numéro un du PS. Les écologistes doivent aussi rencontrer "dans la semaine" le Parti communiste.

Le Parti socialiste est en pleine remise en cause, après sa quatrième déroute depuis 2012. Il n'a conservé que 34 départements (sur les 61 qu'il contrôlait). Le parti est "à refonder totalement", a estimé Julien Dray, selon lequel après la perte de bastions historiques comme le Nord ou les Bouches-du Rhône, il faut "recommencer tout à zéro".

A. D avec AFP