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Marine Le Pen dénonce un "énième coup de com" d'Emmanuel Macron à Marseille, Éric Dupond-Moretti réplique

La patronne des députés du RN, Marine Le Pen, le 29 février 2024

La patronne des députés du RN, Marine Le Pen, le 29 février 2024 - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Le ministre de la Justice a reproché à la leader du Rassemblement national d'être "dans le bla-bla" et non dans "l'action", après ses critiques au lendemain de la visite d'Emmanuel Macron à Marseille sur le thème de la lutte contre les trafics de drogues.

"Je pense que XXL, c'est peut-être un poil exagéré. C'est opération S". Marine Le Pen a dénoncé ce mercredi 20 mars sur France Inter "un énième coup de com" d'Emmanuel Macron, au lendemain de sa visite surprise à Marseille, en pleine opération "Place nette XXL" contre le trafic de drogue.

Présent sur BFMTV-RMC au même moment, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti - qui était du voyage dans le Sud la veille - a renvoyé les coups à la patronne des députés du Rassemblement national.

"On ne va pas aller loin"

"La réalité, c'est qu'[en mobilisant] 3.000 à 4.000 policiers et gendarmes pour récupérer, en l’espace de deux jours 4 armes, 98 munitions et 8 kilos de cannabis, on ne va pas aller loin", a d'abord assené la triple candidate à la présidentielle, en référence aux chiffres communiqués par la préfecture de police mardi en fin d'après-midi.

"Et 400.000 euros et des interpellations, 98, et 63 gardes à vue", a complété Éric Dupond-Moretti quelques minutes plus tard, s'emportant au passage contre les dires de son adversaire: "C'est scandaleux".

"Elle est dans le bla-bla"

"Que propose-t-elle madame Le Pen?", a interrogé le garde des Sceaux, connu pour son engagement contre le Rassemblement national. Avant de tacler: "Moi, je suis dans l’action, elle elle est dans le bla-bla." Et Éric Dupond-Moretti de citer des augmentations successives de 8% des budgets de la Justice entre 2020 et 2023 que Marine Le Pen "n'a jamais voté".

"D'ici à 2027, nous aurons à Marseille, 18 magistrats de plus, 12 greffiers supplémentaires", a également glissé "Acquittator", soucieux de parer à toute critique sur un manque d'engagement du gouvernement sur le sujet.

De son côté, Marine Le Pen a jugé que l'exécutif ne sait "absolument pas comment s'y prendre" pour lutter contre le trafic de drogues. L'élue d'extrême droite a pris pour exemple les points de deal, avançant que leur suppression - au nombre de 1.000 en 2023 - n'empêche pas leur reconstitution.

Appelant "maîtriser nos frontières" et "notre politique migratoire" "parce que le trafic de stupéfiants utilise notamment les clandestins", la leader du RN a avancé les préconisations habituelles de son parti: "lorsqu’un étranger est en situation irrégulière il doit, quelque soit la situation, rentrer chez lui et lorsqu’il commet un délit, il doit ne pas pouvoir rester sur le territoire."

Baptiste Farge