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Gouvernement

Dissolution des Soulèvements de la terre: Borne justifie la décision et fustige les "actes violents"

La Première ministre Elisabeth Borne en visite le 1er juin 2023 dans une crèche à Angers

La Première ministre Elisabeth Borne en visite le 1er juin 2023 dans une crèche à Angers - JEAN-FRANCOIS MONIER © 2019 AFP

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé, ce mardi, qu'il présenterait mercredi en Conseil des ministres le décret de dissolution du collectif écologiste les Soulèvements de la terre. Dans une interview accordée à Brut, la Première ministre a justifié cette mesure.

Élisabeth Borne le concède, "ce n'est pas une démarche banale". Alors que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé qu'il présenterait mercredi en Conseil des ministres le décret de dissolution du collectif écologiste les Soulèvements de la terre, la Première ministre a tenu à justifier cette décision lors d'une interview accordée au média Brut.

"Si on le fait, c'est que l'on constate que les actions mises en œuvre par un regroupement de structures, a priori non violentes, appellent à la violence", a affirmé la cheffe du gouvernement. "Ce regroupement d'associations, à plusieurs reprises, a mené des actions violentes."

Plusieurs actions coup de poing

Les Soulèvements de la terre ont fait régulièrement la une au cours des derniers mois. Le collectif a ainsi co-appelé à la manifestation de ce samedi contre la liaison ferroviaire Lyon-Turin, une manifestation interdite.

Le regroupement avait été mis en cause le week-end précédent lors d'une manifestation en Loire-Atlantique contre l'extension d'une carrière de sable, en raison d'actions coups de poing violentes.

Les Soulèvements de la terre s'est également distingué pour ses actions contre les bassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, lors de deux manifestations. En mars, la manifestation interdite avait donné lieu à de violents affrontements entre les gendarmes et les opposants à ces retenues d'eau.

"Je comprends l'angoisse des jeunes, les jeunes qui s'engagent pour la cause écologique. Ce qui n'est pas possible, c'est de passer à des actes violents, de s'en prendre aux forces de l'ordre", a fustigé Élisabeth Borne chez nos confrères.

"De l'écoterrorisme, il y en a"

Gérald Darmanin avait lancé le processus de la dissolution des Soulèvements de la terre dès le mois de mars, après la manifestation de Sainte-Soline. Le ministre avait notamment dénoncé une forme d'"écoterrorisme". Interrogé sur ce terme, qui avait fait polémique, Élisabeth Borne a assuré que "chacun a son mode d'expression".

"De l'écoterrorisme, il y en a. Chez nos voisins européens, il y a une préoccupation sur le fait que certains peuvent finir par justifier l'injustifiable", a-t-elle ajouté, fustigeant, une "violence extrême avec la volonté de blessé voir tuer des policiers". "Rien ne peut justifier cela."

Fanny Rocher