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Gouvernement

Darmanin reporte son déplacement prévu mercredi et jeudi en Corse, faute de "conditions sereines"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le 18 janvier 2024

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le 18 janvier 2024 - JULIEN DE ROSA / AFP

Le ministre de l'Intérieur devait initialement se rendre en Corse cette semaine pour poursuivre les discussions sur le statut de l'île, mais il a reporté son déplacement après "l'envahissement de la propriété" d'Éric Dupond-Moretti par des militants indépendantistes corses.

Gérald Darmanin, qui devait se rendre en Corse mercredi 5 et jeudi 6 février pour poursuivre les discussions sur le statut de l'île, a reporté son déplacement de "quelques semaines" car "les conditions sereines ne sont pas réunies", a fait savoir dimanche soir le ministère de l'Intérieur.

Cette décision est notamment motivée par l'absence de condamnation "par les responsables politiques insulaires" de "l'envahissement de la propriété du garde des Sceaux" samedi, a indiqué Beauvau, confirmant une information de Corse Matin.

Des consultations cette semaine à Paris

Des militants indépendantistes corses se sont introduits dans une maison présentée par ceux-ci comme appartenant à Éric Dupond-Moretti, dans le village de Centuri (Haute-Corse).

Sur X, le mouvement indépendantiste Core in Fronte a revendiqué une "opération symbolique et politique" visant le "domicile secondaire" du ministre, afin de "dénoncer les mécanismes répressifs en Corse".

Une enquête pour violation de domicile et dégradations aggravées a été ouverte par le parquet de Bastia. "Gérald Darmanin effectuera des consultations politiques d'élus corses cette semaine à Paris", a ajouté le ministère de l'Intérieur.

"Le gouvernement crée lui même une situation de tension"

Le report est également motivé par l'insuffisante avancée des élus de Corse sur la copie commune qu'ils doivent présenter, selon une source proche du dossier. Ce report vise aussi à leur donner "plus de temps" pour travailler, précise-t-on de même source.

"Pour Core in Fronte, le gouvernement crée lui même une situation de tension avec sa répression provocatrice" et "joue la carte du pourrissement et de la tension répressive pour faire échouer les discussions", a réagi le mouvement indépendantiste.

Concernant le manque de position commune des élus corses évoqué par la source proche du dossier, Core in Fronte demande qu'"au lieu de manoeuvrer pour un consensus au rabais, le gouvernement (respecte) le choix démocratique et majoritaire des corses exprimé par la motion du 5 juillet 2023 qui demande la reconnaissance du peuple corse et de ses droits avec un titre (dans la constitution) et une véritable autonomie".

B.F avec AFP