BFMTV
Gouvernement

Après les 80km/h, nouveau couac sur les prestations sociales au gouvernement

Bruno Le Maire et Gérald Darmanin le 24 octobre 2017.

Bruno Le Maire et Gérald Darmanin le 24 octobre 2017. - Eric Feferberg - AFP

Gérald Darmanin et Bruno Le Maire ont affiché leurs dissensions sur la question des aides sociales. Un point de désaccord supplémentaire au sein du gouvernement.

Gérald Darmanin et Bruno Le Maire sont invités à régler leurs différends… à l'abri des caméras. Le ministre des Comptes publics et son collègue de l'Economie ne sont pas d'accord sur le niveau des aides sociales en France. Bruno Le Maire a évoqué dimanche l'hypothèse d'une réduction de ces aides à l'emploi dans l'objectif de baisser les déficits publics.

Le recadrage par Gérald Darmanin n'a pas tardé: sur BFMTV mercredi, ce dernier a assuré qu'il ne voulait pas "toucher" aux aides sociales. La réduction de la dépense publique passe plutôt, pour lui, par la réduction des aides aux entreprises. Bruno Le Maire a-t-il été maladroit? Assiste-t-on à un couac en règle? Non, pour Gérald Darmanin. Entre ministres, "on a le droit d'avoir des sensibilités différentes". Quant au cabinet de Bruno Le Maire, il dément "toute contradiction" puisque l'intéressé n'aurait pas parlé des "aides sociales personnalisées".

Pourtant, la réaction de Benjamin Griveaux laisse entendre que le couac est bien là. Jeudi matin sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement a a "invité" ses collègues à débattre "dans les réunions autour de la table du conseil des ministres et à de nombreux débats, et pas dans la presse". Quant aux aides sociales, Benjamin Griveaux rappelle que "des textes ont été votés, ça s'appelle la loi de finance", en citant notamment "l'augmentation du minimum vieillesse, l'allocation parent isolé": "Donc la question des aides sociales est votée, ça n'est plus un débat".

"Quelques dissonances", selon Matignon

Ce désaccord n'est pas le premier: la semaine dernière, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a voulu invoquer son "joker" plutôt que de défendre la limitation à 80 km/h sur les départementales, portée par Edouard Philippe. Le Premier ministre a dû reprendre la parole publiquement pour recadrer le ministre. Quant à la question du voile porté par une représentante locale de l'Unef, elle a également mis en lumière les dissensions au sein de la majorité et du gouvernement: "que cette jeune femme soit voilée, c'est son droit le plus strict" a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur, alors que Gérard Collomb, lui, a trouvé ça "choquant".

Les contradictions dans les prises de parole des ministres ne sont pas toujours bon signe. Elles le sont encore moins alors que le gouvernement fête la première année de sa formation. "On a eu 51 semaines réussies. La 52e a été l'occasion de quelques dissonances, rien de dramatique", minimise Matignon, cité par Le Monde. Le quotidien rapporte pourtant un serrage de vis de la part du chef de l'Etat: mercredi en conseil des ministres, Emmanuel Macron a demandé à ses ministres de ne pas afficher ses divergences. Le spectre des couacs du quinquennat précédent planerait-il encore?

Ariane Kujawski