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Gouvernement

80 km/h: malaise au gouvernement après les propos de Collomb

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La limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires départementales, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, suscite le débat au sein du gouvernement. Malgré les critiques de Gérard Collomb, Edouard Philippe choisit d'en "assumer l'impopularité".

Le débat est loin d'être terminé. La limitation à 80 km/h sur les routes secondaires départementales, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain, n'est pas appréciée de tous les ministres. Vendredi matin encore, sur BFMTV et RMC, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a fait état de son peu d'enthousiasme sur cette mesure, portée par Edouard Philippe.

En déplacement à Strasbourg, le Premier ministre lui a aussitôt répondu: pour lui, "c'est plus qu'un sujet de sécurité routière, c'est un sujet de sécurité, de santé publique, qui à mes yeux est prioritaire. Pour lutter contre contre cette espèce de fatalisme, le gouvernement a réfléchi à un plan ambitieux qui change la donne (...)". 

"Chacun peut avoir des réserves"

Edouard Philippe le répète: il ne reculera pas, malgré les critiques.

"Quand on a l'honneur d'exercer des responsabilités publiques, il faut parfois choisir entre de mauvaises décisions qui rendent populaire et de bonnes décisions qui rendent impopulaire (...). Nous avions évidemment identifié que cela poserait des questions, des critiques, de l'agacement et même de la colère. Nous en étions conscients et je l'avais dit: je suis prêt à assumer cette impopularité car je crois que réduire le nombre de morts sur les routes françaises est un enjeu de politique publique."

Il rappelle au passage avoir évoqué plusieurs fois le sujet avec Gérard Collomb, "dont [il] sai[t] pouvoir compter sur l'engagement pour faire en sorte que cette décision du gouvernement soit mise en oeuvre dans d'excellentes conditions".

Pourquoi alors le ministre fait-il état si ouvertement de son désaccord? "Chacun peut avoir ses réserves, plusieurs ministres les ont exprimées", estime vendredi Christophe Castaner. Pas de "couac" à ses yeux, mais le patron de la République en marche soutient le Premier ministre: 

"Je crois qu'aujourd'hui il faut avoir un peu de fermeté sur ces sujets-là", estime-t-il. "Je sais que c'est impopulaire, mais il faut aussi assumer sa part d'impopularité si elle sauve des vies."