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Rassemblement national

FN: l'ex-identitaire Philippe Vardon déjà en campagne pour les municipales à Nice

Philippe Vardon le 1er décembre 2015 à Toulon.

Philippe Vardon le 1er décembre 2015 à Toulon. - ORIS HORVAT / AFP

Ecarté en 2013 du Rassemblement Bleu Marine, l'ex-identitaire est aujourd'hui vice-président du groupe FN au conseil régional de PACA et membre du Bureau national du parti.

Au congrès de Lille au mois de mars, il a fait son entrée dans le Bureau national du FN. Une entrée discrète mais pas moins symbolique. Philippe Vardon, vice-président du groupe FN au conseil régional de PACA, est l'un des identitaires qui ont pris ces dernières années une place importante au sein du parti. Comme Damien Rieu, qui dirige la communication de la ville de Beaucaire, administrée par le maire FN Julien Sanchez, et qui a participé dans les Alpes au coup médiatique anti-migrants organisé par Génération identitaire (GI) au col de l'Echelle.

Philippe Vardon, lui, a quitté le Bloc identitaire (dont GI est la section jeunesse), dont il a été responsable, ainsi que son antenne niçoise Nissa Rebela. Agée désormais de 37 ans, cette figure de l'extrême droite locale condamnée notamment pour incitation à la haine raciale en 2007, dit avoir "évolué".

"En campagne permanente"

Toujours implanté à Nice, mais sous la bannière du Front national depuis son adhésion il y a deux ans, Philippe Vardon se dit "déjà en campagne" pour les municipales de 2020. Dans Le Figaro mardi, un proche de Marion Maréchal-Le Pen évoquait la possibilité qu'il se présente dans l'agglomération niçoise, louant au passage sa "percée au sein du FN" comme due "autant à son talent qu'à la médiocrité des autres membres de l'encadrement du Front. C'est un peu sa réussite sociale à lui".

Contacté par BFMTV.com, Philippe Vardon ne nie pas ses ambitions. "Je serai candidat aux municipales, dans le bassin niçois", explique-t-il. A ce stade, reste à savoir cependant s'il sera tête de liste ou non, la question des têtes de file n'ayant pas été arrêtée pour le moment. Quant au choix de la commune, il pourrait s'agir de Nice, bien sûr, ou d'une ville alentour. Lors des élections législatives, sur l'ensemble de la troisième circonscription des Alpes-Maritimes, il a été battu par le candidat LaREM, mais il était arrivé en tête à la Trinité, commune voisine de Nice, avec 52% des voix.

"Mon rôle est de préparer les municipales, évidemment à Nice, mais aussi autour, sur l'ensemble du bassin niçois", poursuit l'élu, qui se projette déjà en 2020. "Ma logique ici c'est d'être en campagne permanente. Sur le terrain, j'ai maintenu le rythme que j'avais pendant la présidentielle et les législatives. Notre campagne est déjà lancée", martèle-t-il.

Ecarté du Rassemblement Bleu Marine en 2013

Cette campagne se concentre essentiellement sur un point: l'opposition à Christian Estrosi. Avant le rassemblement niçois du FN pour le 1er-Mai, le maire de Nice a fait comprendre au parti d'extrême droite que ce dernier n'était pas le bienvenu. Dans Le Monde, il a aussi publié une tribune signée par 370 personnalités, pour dire au FN et à ses voisins européens, conviés à ce raout, qu'ils n'était "pas chez eux à Nice". Un texte dont s'est servi Philippe Vardon pour attaquer Christian Estrosi sur Twitter, pointant notamment la présence d'Eric Ciotti, parfois présenté comme un rival du maire pour les prochaines municipales, mais aussi celle de l'imam Otmane Aissaoui, le président de l'Union des musulmans des Alpes-Maritimes.

Finalement accepté par Marine Le Pen

Au niveau local, Philippe Vardon a d'ailleurs été l'un des relais organisateurs de ce rassemblement, orchestré au niveau national par Nicolas Bay. Si son intégration et son rôle au sein de l'actuel FN ne font pas de doute, il n'en a pas toujours été ainsi. En 2013, son adhésion au Rassemblement Bleu Marine avait été retoquée et Gilbert Collard, le député du Gard, avait évoqué une "erreur informatique" ayant conduit à l'envoi de sa carte. Il avait à l'époque été jugé trop sulfureux. Pour les municipales l'année suivante, son parti de l'époque, Nissa rebela, avait fait 4,5% des voix.

L'année suivante, Marion Maréchal-Le Pen l'avait placé sur sa liste pour les régionales en PACA, marquant la fin de son bannissement du parti. Alors qu'elle ne voulait pas de lui en 2013, Marine Le Pen elle-même a fini par l'accepter pendant la présidentielle, puisqu'il a rejoint l'équipe de campagne. "La politique c'est parfois long, il peut y avoir des incompréhensions", avance Philippe Vardon, pour qui le parti "a pris acte" de son évolution. 

Charlie Vandekerkhove