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Police-Justice

Hautes-Alpes: la préfecture dit avoir stoppé l'action de Génération identitaire

Des activistes identitaires ayant tenté de bloquer le col de l'échelle pour empêcher le passage de migrants, le 21 avril 2018.

Des activistes identitaires ayant tenté de bloquer le col de l'échelle pour empêcher le passage de migrants, le 21 avril 2018. - ROMAIN LAFABREGUE / AFP

Le groupuscule d'extrême droite affirme avoir repoussé quatre migrants à la frontière italienne.

La préfecture des Hautes-Alpes a annoncé lundi avoir "empêché" des militants de Génération Identitaire (GI) de "poursuivre" leurs patrouilles anti-migrants à la frontière franco-italienne, ce que conteste le groupuscule d'extrême droite.

Depuis le 21 avril et une première manifestation hostile aux migrants au col de l'Échelle, au-dessus de Briançon, ces militants qui agissent sous la bannière du mouvement "Defend Europe" affirment sillonner la région pour repousser les migrants qui emprunteraient la frontière pour se rendre en France. Selon leurs dires, ils ont "raccompagné" quatre personnes à la frontière dans la nuit du 26 au 27 avril puis en ont signalé sept autres à la police la nuit suivante.

Appelés à "stopper leurs agissements néfastes"

Selon la préfecture, "huit membres" de Génération identitaire ont à nouveau, dans la nuit du 28 au 29 avril, "tenté de se faire passer pour des supplétifs de l'Etat" en surveillant la frontière, alors que leur mouvement "n'est en rien habilité à agir dans ce domaine" et que cela leur a été "clairement signifié" à "plusieurs reprises".

Les forces de l'ordre "leur ont donné ordre de stopper immédiatement leurs agissements néfastes, qui ne servent à rien dans la lutte contre l'immigration irrégulière, constituent au contraire une entrave pour les services de l'Etat à la bonne réalisation de leur mission et ne font qu'exacerber les tensions autour de la question migratoire", indique un communiqué de la préfecture.

"GI a ainsi été empêché de poursuivre son action", assure la préfecture, selon laquelle le groupe a "déclaré quitter les lieux en fin de nuit" de samedi à dimanche, et "n'a plus été observé à la frontière haut-alpine depuis lors". "Les services de l'Etat restent extrêmement vigilants", ajoute-t-elle.

Parole contre parole

Un porte-parole de GI a démenti que les militants avaient mis fin à leurs patrouilles, d'autant, a-t-il dit, que celles-ci ne sont pas répréhensibles pénalement. "Nos équipes sont toujours sur place, leur mission continue et nous n'avons pas reçu de demande de partir", a déclaré Romain Espino, évoquant une "vingtaine de militants", en majorité des Français.

"Juridiquement, on peut intervenir car on a la loi de notre côté et l'article 73 du code pénal protège notre action", a-t-il ajouté. Cet article stipule que "dans les cas de crime ou délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche".

C.V. avec AFP