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Rassemblement national

État d'urgence, révision de la loi de 2017: que proposent les politiques après la mort de Nahel?

Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen

Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen - AFP - BFMTV

Les membres de la classe politique de gauche comme de droite réagissent à la mort de l'adolescent de 17 ans, appelant soit à une réaction de l'exécutif, alors que les violences se poursuivent.

Quelle réponse politique à la mort de Nahel? Deux jours après la mort mardi à Nanterre, dans le Val-de-Marne, de l'adolescent de 17 ans, tué par les tirs d'un policier lors d'un contrôle routier, la classe politique réagit largement au drame. Quand à gauche certaines voix s'élèvent pour demander une révision de la loi de 2017 sur le refus d'obtempérer, une partie de la droite et de l'extrême droite veut la mise en place de l'état d'urgence.

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Le Pen veut une présomption de légitime défense pour les policiers

Nombre de politiques ont la loi de février 2017, modifiant l'encadrement de l'usage légal des armes par les policiers lorsqu'ils sont confrontés à un refus d'obtempérer, dans le viseur. Cette loi va dans le sens d'un assouplissement et permet aux policiers d'utiliser leur arme, non plus seulement en cas de légitime défense, mais aussi lorsqu'un individu est en fuite et risque de mettre en danger la vie d'un tiers.

Une loi "floue", déclare mercredi à la sortie de l'Assemblée nationale l'ancienne candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen.

"(Elle) n'a pas fait l'objet véritablement auprès des forces de police d'une formation leur nécessitant d'en comprendre totalement les enjeux", estime-t-elle.

La leader d'extrême droite appelle en faveur d'une présomption de légitime défense pour les policiers, qu'elle estime "plus simple d'usage". La présomption "reste une présomption, elle n'empêche évidemment pas la démonstration que le policier n'était pas en situation de légitime défense", précise-t-elle.

Zemmour demande l'état d'urgence

Pour l'ex-candidat à la présidentielle de Reconquête Éric Zemmour, la seule façon de mettre fin aux violences urbaines est de mettre en place l'état d'urgence.

"Seule la fermeté pourra ramener l’ordre et la paix. Je réclame la mise en place de l’état d’urgence dès ce soir", demande-t-il ce jeudi matin sur Twitter, après deux nuits d'émeutes.

Une proposition ensuite reprise par le président des Républicains, Éric Ciotti. "Je demande le déclenchement sans délai de l’état d’urgence partout où des incidents ont éclatés", appelle-t-il solennellement sur Twitter, avant de poster un peu plus tard que "l’état d’urgence doit être déclaré dans toutes les zones éruptives".

"Le retour au calme et à l’ordre est désormais primordial", estime-t-il.

La gauche veut une révision de la loi de 2017

Du côté de la gauche, la loi de 2017 est encore une fois pointée du doigt, mais cette fois, contrairement à Marine Le Pen, les élus y voient une trop grande liberté offerte aux policiers.

Pour le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, s'exprimant sur Twitter ce jeudi, la loi qu'il surnomme "permis de tuer", doit être "abrogée".

"La justice avance. L'assassin reste sous son contrôle. La politique doit suivre", estime-t-il.

Même discours du côté du député LFI Antoine Léaument. "Le permis de tuer doit disparaître du code de sécurité intérieure", clame-t-il ce jeudi sur Twitter.

Le député européen écologiste Yannick Jadot demande pour sa part que "l'Inspection générale de la police nationale [IGPN] ne relève plus du ministère de l'Intérieur" afin qu'elle devienne "indépendante" et "relève du Défenseur des droits", ce jeudi sur France Info.

Julia Van Aest et Juliette Desmonceaux