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Politique

Fin de vie: la convention citoyenne se dit favorable à l'accès au suicide assisté et à l'euthanasie

Mains de personne âgée (illustration)

Mains de personne âgée (illustration) - Pixabay

Les trois quarts des participants de la convention citoyenne se sont dit favorables à l'ouverture d'une aide active à mourir. Une majorité, 72%, s'est prononcée en faveur du suicide assisté, quand 66% est pour l'accès à l'euthanasie.

Les quelque 180 participants à la convention citoyenne sur la fin de vie se sont prononcés majoritairement en faveur d'une évolution de la loi pour une "aide active à mourir", dimanche lors d'un vote au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Trois mois de débats

À l'issue de près de trois mois de débats, 84% des citoyens ont estimé que le "cadre d'accompagnement de la fin de vie" ne répondait pas "aux différentes situations rencontrées", lors d'un vote en plusieurs étapes sur "les orientations de réponse à la question de la Première ministre" Élisabeth Borne.

À la question: "l'accès à l'aide active à mourir doit-il être ouvert?", 75% ont voté "oui", 19% ont voté "non", selon les résultats du scrutin retransmis en direct depuis le Cese, où la convention citoyenne est réunie à l'appel du gouvernement.

Concernant les modalités d'accès à cette aide à mourir, 72% se sont prononcés en faveur d'un suicide assisté, 66% en faveur d'une euthanasie.

"Un tournant"

Les 184 participants tirés au sort se sont donc sans surprise prononcés en faveur d'un changement de la législation actuelle, que le président Emmanuel Macron envisage. Début janvier, un premier vote informel et imprévu avait indiqué un mouvement en ce sens.

Depuis 2016, la loi dite Claeys Leonetti permet d'aller jusqu'à une "sédation profonde et continue" de certains malades jusqu'à leur mort, sans pour autant permettre de provoquer activement leur décès ou de leur en donner les moyens.

"Un tournant a été pris, il marque la fin de la phase de délibération. Il y a encore du travail et des débats", a déclaré à l'issue du vote Claire Thoury, présidente du comité de gouvernance de la convention, qui a jusqu'à fin mars pour rendre un rapport détaillé.

"On peut être collectivement fiers de ce qui vient de se passer. Bravo à vous tous de redonner de l'espoir dans ce contexte démocratique parfois un peu préoccupant", a-t-elle poursuivi devant l'assemblée de citoyens, promettant que les positions minoritaires seraient prises en compte.

J.D. avec AFP