Retraites, guerre en Ukraine, Quatennens… Ce qu'il faut retenir du "Face à BFM" avec Jean-Luc Mélenchon

Guerre en Ukraine, critique du projet de réforme des retraites, super-profits, défense d’Adrien Quatennens... Jean-Luc Mélenchon, invité de Face à BFM ce jeudi soir, a répondu aux questions de nos journalistes sur les faits d’actualité qui rythment la vie politique.

Il a quitté les bancs de l'Assemblée, mais pas la politique. Invité de l'émission Face à BFM jeudi soir, le chef des insoumis Jean-Luc Mélenchon a largement critiqué le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement et la politique d’Emmanuel Macron, dont il a fustigé “le comportement autoritaire”.

Le chef de la Nupes a aussi pris la défense du député LFI Thomas Portes qui est vivement critiqué ces dernières heures pour avoir posé avec un pied posé sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt. Face à nos journalistes, il a aussi vivement défendu le député Adrien Quatennens qui était de retour à l'Assemblée nationale.

· Pour lui, “il n'y a pas une personne pour laquelle ça ira mieux après” la réforme

Le chef de file de La France insoumise a cité plusieurs exemples de carrières longues qui ne verront par leur situation s’améliorer, selon lui, par la réforme des retraites proposée par le gouvernement.

"Il n’y a pas une personne pour laquelle ça ira mieux après", a-t-il déclaré.

Selon lui, le projet laissera au mieux l'âge de départ inchangé. "Pour ceux qui ont travaillé de 18 à 20 ans, aujourd’hui ils partent à 60 ans, après ce sera à 62 ans. Pour eux, c’est deux ans de plus et une annuité de plus. De 16 ans à 18 ans, ils partent à 60 ans aujourd’hui et après aussi mais ils paieront une annuité de plus. Avant 16 ans, ils pouvaient déjà partir à 58 ans avant et ils pourront encore le faire après”, a-t-il affirmé.

· Jean-Luc Mélenchon propose qu'il n'y ait pas "de retraite inférieure au niveau du Smic"

L'ancien candidat de la France insoumise à l'élection présidentielle a soutenu la retraite minimum au niveau du Smic. Selon lui, ce salaire représente “le minimum pour vivre”.

"Au nom de quoi dirait-on à un retraité 'vous non vous n'avez pas besoin du minimum pour vivre'. Ce n'est pas normal", pour Jean-Luc Mélenchon.

Il a par ailleurs reproché aux précédents gouvernements de ne pas avoir appliqué une mesure adoptée en 2003, garantissant au moins 85% du Smic aux retraités ayant une carrière complète.

· Il dénonce le "comportement autoritaire" d'Emmanuel Macron

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le "comportement autoritaire" d'Emmanuel Macron avec la réforme des retraites

"Je trouve qu'il a un comportement autoritaire [...] il décide d'utiliser une procédure parmi les plus violentes de la 5e République: l'article 47.1", a déclaré le chef de file des insoumis, fustigeant une "escroquerie".

· Mélenchon dénonce le recours à l'article 47.1 de la Constitution

"Rien n'oblige à ce qu'il n'y ait que 20 jours" de débat à l'Assemblée nationale, a souligné le chef de la Nupes, dénonçant le recours à l'article 47.1 de la Constitution.

La procédure ayant été enclenchée, les débats autour de la réforme des retraites prendront fin le 17 février à l'Assemblée nationale, qu'il y ait un vote ou non. Le texte sera ensuite transmis au Sénat, qui est très favorable au texte. Pour Jean-Luc Mélenchon, cette procédure n’est pas “démocratique”.

· Jean-Luc Mélenchon détaille la réforme de la Nupes

Après avoir fait la critique du projet de réforme des retraites du gouvernement, le chef de fil des Insoumis a détaillé les propositions de la Nupes à ce sujet: un retour à la retraite à 60 ans avec 40 annuités. Pour financer ces mesures dont le coût est estimé à 27 milliards d'euros, Jean-Luc Mélenchon activerait plusieurs leviers qui générerait des gains variés:

- Une augmentation des cotisations de 0,25 point par an pendant cinq ans: 16 milliards d'euros

- Une augmentation de la cotisation sur les salaires supérieurs à 3500 euros: 4 milliards d'euros

- Payer les femmes comme les hommes: 5 milliards d'euros

- Supprimer l'avantage fiscal capitalisation: 3,4 milliards d'euros

- Economie sur les caisses de chômage: 4 milliards d'euros.

"Le total serait de 32,4 milliards d'euros, a-t-il résumé. Il y a donc 5,4 milliards d’euros de trop pour financer la retraite à 60 ans sur les bases sur lesquelles elle a été établie par l’accord de la Nupes. Par conséquent, nous pourrons soulager l’augmentation de la cotisation ou un autre de ces points.

· Jean-Luc Mélenchon défend Thomas Portes qui pose avec un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt

"C'est un très grand crime qui doit être immédiatement puni", a ironisé Jean-Luc Mélenchon alors qu’il était interrogé sur la photo polémique de Thomas Portes, évoquant un "sujet grotesque".

Un peu plus tôt, jeudi, le député insoumis Thomas Portes a publié une photo de lui avec un pied posé sur un ballon de football à l'effigie d'Olivier Dussopt, ministre du Travail.

· Mélenchon appelle à “discuter avec la Russie” pour "que la guerre s'arrête"

"Il faut que monsieur Poutine soit ramené d’une manière ou d’une autre à la table à laquelle on commence à discuter", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite “trouver une issue à la guerre en Ukraine”.

"Il faut que la guerre s'arrête et nous ne pouvons pas accepter que l'Ukraine perde", a-t-il poursuivi, appelant la France à "préparer les conditions de la paix".

· "Il a été assez puni": Mélenchon prend la défense de Quatennens

En fin d’émission jeudi soir, Jean-Luc Mélenchon a pris la défense d'Adrien Quatennens, de retour à l'Assemblée après sa condamnation pour violences conjugales, avant de quitter le plateau précipitamment.

"Il est à l'écart, sa punition est suffisante à mon avis", a estimé le fondateur de la France insoumise. "Toute personne condamnée a le droit d'être réhabilitée". "Il est condamné, il a purgé sa peine, est en train de la purger [...] foutez-lui la paix", a-t-il martelé, furieux.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV