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La France Insoumise

2 semaines après son retour à l'Assemblée nationale, Adrien Quatennens exclu du Parti de gauche

Adrien Quatennens le 11 janvier 202 à Paris

Adrien Quatennens le 11 janvier 202 à Paris - JULIEN DE ROSA / AFP

Le député condamné pour violences conjugales n'est désormais plus membre du Parti de gauche, un satellite de La France insoumise. Le mouvement pointe "la communication" de l'élu "qui renverse la charge de la violence".

Une nouvelle qui risque de donner du grain à moudre aux membres de La France insoumise qui veulent repenser leur sanction à son encontre. Adrien Quatennens a été exclu ce mardi soir du Parti de gauche.

"Il ne saurait être réintégré au sein de notre organisation, après la décision de justice du 13 décembre 2022", peut-on lire dans un communiqué de presse publié par ce mouvement.

Né en 2009 après le départ de Jean-Luc Mélenchon des socialistes, le Parti de gauche est relativement discret depuis 2016 et le lancement de La France insoumise.

"Une communication qui renverse la charge de la violence"

Condamné à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales, puis exclu de son groupe parlementaire jusqu'au 13 avril, le député du Nord est revenu à l'Assemblée nationale en tant que député non-inscrit le 11 janvier dernier.

La décision prise par le Parti de gauche s'explique "en vertu de (leurs) principes et de (leur) programme combattant les violences faites aux femmes, et à la lumière de la communication qui renverse la charge de la violence"

Les prises de parole de cet intime de Jean-Luc Mélenchon, dans la foulée de sa condamnation, ont jeté le trouble dans son propre camp. Sur BFMTV, Adrien Quatennens avait ainsi évoqué une relation amoureuse qui n'était "pas violente" mais "difficile depuis environ deux ans". Le député était également revenu sur le jour où il avait giflé son épouse, parlant d'"une dispute sérieuse avec des menaces réciproques".

Un texte de militants qui appelle à son exclusion de LFI

Plusieurs têtes de proue du mouvement s'étaient alors désolidarisées de ses propos de Manon Aubry à Clémentine Autain en passant par Sarah Legrain, qui dirige la cellule de lutte contre les violences sexuelles et sexistes du mouvement.

Plusieurs évoquent désormais en interne la nécessité de "repenser" la décision prise avant les interviews d'Adrien Quatennens, une hypothèse qui semble peu probable.

Le texte signé par plus de 1000 militants de LFI ou de la Nupes appelant à "l'exclusion d'Adrien Quatennens", le lendemain de Noël, a cependant refroidi même ceux qui le soutenaient toujours en interne.

Un livre dans les tuyaux

Pour essayer de tourner la page, Adrien Quatennens devrait se consacrer dans les prochaines semaines au fond des dossiers.

"Son objectif maintenant pour tourner la page, c'est de se faire discret tout en étant bosseur, peut-être d'écrire un livre pour raconter ce qu'il a vécu", décryptait auprès de BFMTV.com un collaborateur parlementaire début janvier.

Sur les bancs de la majorité présidentielle, à qui n'a pas échappé la gêne des insoumis, une proposition de loi pour rendre inéligibles les députés dans le cas de certaines violences sera examiné à l'Assemblée probablement en mars.

Marie-Pierre Bourgeois