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Extrême droite

Migrants à Lampedusa: Marion Maréchal accuse la France et l'UE d'"abandonner" l'Italie

La tête de liste Reconquête aux prochaines européennes est arrivée jeudi soir à Lampedusa. La situation sur cette île italienne, confrontée à un afflux sans précédent de 7000 personnes en provenance d'Afrique du Nord, met dans l'embarras Giorgia Meloni.

Un déplacement à très haute valeur symbolique. Présente depuis jeudi soir à Lampedusa, cette île italienne qui a dû faire face à l'arrivée de plusieurs milliers de migrants en seulement quelques heures, Marion Maréchal a adressé son soutien à Rome, tout en accusant Paris et Bruxelles.

"Le gouvernement italien est abandonné par l'Union européenne et par la France", a dénoncé la cheffe de file du mouvement Reconquête pour les européennes ce vendredi sur BFMTV.

Changement de pied de Meloni sur la question migratoire

Le mouvement d'Éric Zemmour est un soutien de la formation post-fasciste Fratelli d'Italia, dont est issue la cheffe du gouvernement transalpin, Giorgia Meloni. Élue sur la promesse d'un "blocus naval" pour empêcher les migrants venant de Libye d'arriver en Italie, la présidente du Conseil est rattrapée par la réalité.

Plus de 42.000 personnes sont arrivées par la Méditerranée sur le territoire italien cette année entre janvier et avril dernier, contre environ 11.000 sur toute l'année 2022, selon Rome. À ces chiffres, s'ajoutent désormais les 7000 migrants arrivés à Lampedusa, soit l'équivalent de l'ensemble de la population de cette petite île de 20 km².

Meloni ne fait que "subir" l'arrivée des migrants

Face à ce constat, la présidente du Conseil des ministres avait changé de stratégie l'hiver dernier et lancé la création de centaines de places d'accueil de migrants, très loin de ses promesses de campagne.

"Elle ne fait que subir" le fait que "l'Italie est la porte d'entrée vers l'Union européenne", a analysé Marion Maréchal.

Pour l'instant, Giorgia Meloni enchaîne les échecs sur la question migratoire. Depuis la signature en juillet d'un partenariat stratégique entre l'UE et le président tunisien Kaïs Saïed pour endiguer les flux de migrants, fortement poussé par l'Italie, le nombre d'arrivées depuis les côtes tunisiennes a bondi de plus de 60%.

Bardella appelle Macron à n'accueillir aucun migrant

Quant à l'Allemagne, l'un des plus proches partenaires économiques de l'Italie, le pays a décidé de suspendre l'accueil volontaire de demandeurs d'asile en provenance de la péninsule italienne, prévu par les accords européens. Pas question pour Berlin d'accueillir des migrants après le refus de Rome d'appliquer les mêmes accords.

Alors qu'à l'extrême droite, la campagne des européennes a déjà largement commencé, le Rassemblement national, qui préfère Matteo Salvini, le patron de la Ligue du nord, à Giorgia Meloni, est bien décidé à jouer sa carte.

Jordan Bardella, tête de liste aux européennes et patron du mouvement, appelle de son côté Emmanuel Macron à "prendre solennellement" l'engagement de ne "pas accueillir un seul migrant issu de l'opération concertée de Lampedusa" en France.

Un "acte de guerre" pour Salvini

"Il faut aller beaucoup plus loin que ça", lui a répondu Marion Maréchal.

"Une fois sur le continent européen, on sait que c'est très difficile de renvoyer ces gens (les migrants). Il faut financer des hot spots, des centres qui permettent de traiter les demandes aux frontières de l'UE et non pas sur notre territoire", a encore précisé la vice-présidente de Reconquête.

Matteo Salivini a qualifié de son côté "cette vague migratoire" "d'acte de guerre".

Marie-Pierre Bourgeois